Damn Time - RPG
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 Zizanie [Pv: Alice]

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Théodore Fiddle

Théodore Fiddle


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MessageSujet: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty25/4/2012, 00:07

Les quelques jours suivants passés à Paris semblèrent presque idylliques. En effet, nos deux protagonistes n'avaient que trop peu l'occasion de se détendre. Ainsi s'offrait l’opportunité à Alice d'admirer autre chose que la Ville morne où elle avait vue le jour. Canine, bien qu'à son habitude distant et toujours absent à la lueur du soleil, se comportait de manière presque décente voir civilisée, ce qui n'était pas chose fréquente. Mais ils ne devaient pas pour autant en perdre de vue leur objectif...Ainsi, ils reprirent le bateau quelques jours plus tard pour aller retrouver les ruelles froides et cruels de Damn Time, qui n'attendaient désormais plus qu'eux. Le voyage en bateau fut relativement tranquille, à ceci près que Canine semblait décidément encore plus malade au retour qu'à l’allée. Les quantités de sangs qu'il dégurgitait était à présent astronomique. Mais d'après ses dires, rien d'inquiétant. En effet, la jolie rousse était loin de se douter du nombre de fioles vides qui résidaient à présent au fond de la mer... Une fois à destination, nos deux comparses s'empressèrent de poser pieds à terre pour se mettre en route vers la Ville Maudite. Une fois face à la barrière encerclant la citée, Théodore éprouva une légère insatisfaction à l'idée d'y retourner. Son but était encore loin d'être atteint, il lui manquait encore bien des cartes en main pour faire tomber ses ennemis. Qui plus est, son voyage à Paris lui semblait à présent...vain. Il n'avait fait là que jouer au jeu de son créateur, ni plus, ni moins. De plus, qui sait ce qui avait pu se passer en leur absence. Mais sur ce point, la confiance régnait. En effet, le sorcier était demeuré en Ville et l'idée que la Sorcière vienne s'en prendre directement à lui semblait presque improbable. Ils franchirent la barrière.

-Allons chez moi, je ne vois guère d'autres lieux où vous serez plus en sécurité.

Leurs pas les guidèrent ainsi à travers les rues sombres et salissantes qui rongeaient la Ville. Elle était certes restée la même, mais...quelque chose n'allait pas. L'odeur de mort déchirait leurs narines, comme si le nombre de cadavres avait désormais doublé. Cela ne présageait rien de bon... Toute trace de vie était inexistante, seul un vent glacial vint tenir compagnie à nos deux protagonistes. L'homonculus stoppa soudainement la marche au beau milieu d'un place. Ses yeux roulèrent de consternation, jusqu'à ce qu'il ne se décide à dégainer son arme favorite, le katana sacré. La créature fit glisser d'un coup sec son pouce contre sa Canine, avant de prendre la parole d'une voix grave.

-Venez à moi, misérables cloportes...je déteste être suivi.

Un silence macabre découla de ses paroles, jusqu'à ce qu'un par un, une dizaine de Maudit ne se décident enfin à se montrer. Contrairement à l'habituel, Théodore s'élança en premier, ne laissant pas le temps à ses assaillants d'entreprendre un quelconque assaut. Ses coups semblaient...plus expéditifs qu'autre chose, comme s'il cherchait à se débarrasser de ces importuns le plus rapidement possible, sans prendre le temps de se battre correctement. Ceci dit, face à des adversaires aussi peu compétent, cela ne changeait pas grand chose. Et pourtant, plusieurs balles finirent tout de même par faire mouche en sa direction. Mais il ne s'en soucia guère, trop préoccupé à l'idée de les mettre en pièce. Une fois ses opposants mis hors d'état de nuire, Canine ne put se contenir de poser genoux à terre et de vomir un tas d'hémoglobine. Il sembla plus agacé que surpris. Essuyant de son gant les quelques globules rouges qui s'étaient perlaient de ses lèvres, le serviteur affirma à sa Maitresse qu'il avait vraiment mal supporté le voyage. Il se tourna alors vers elle afin d'émettre un bilan de la situation.

-Je vous conduis chez moi, après quoi j'irais au lendemain retrouver ce freluquet qui a osé usurper mon identité. Nous devrions hâter le pas, le jour ne tardera pas à s...

Un coup de feu retentit.

-Prends au moins le temps d'achever correctement tes ennemis...

En effet, dans sa hâte, le chasseur avait négligemment laissé la vie à l'un de ses opposants qui s'était alors dressé non loin d'eux pour s'en prendre à lui en traitre. Fiddle salua alors Lucas d'un signe de tête, car oui, il s'agissait bien de Lucas, accompagné de l’indécollable Susan, beaucoup moins enjouée qu'à l'habitude.

-T'as mis le temps. Déclara Lucas, tout en s'allumant une cigarette. Décidément, ce petit semblait bien plus mature en action que derrière une table à réparer les armes du vampire.

-Qu'importe, que faites vous là ?

-Et où tu veux qu'on aille !? Hurla Susan, déconcertée par l'état des choses.

-Que veux tu dire ?

-Que la maison n'est plus, les serviteurs de la Sorcière y ont mis le feu. Qui plus est...

Le chasseur s'était déjà volatilisé, bondissant d'un toit à l'autre pour se rendre aussi vite que possible sur les lieux pour constater de lui même.

*Bon sang, elle en est déjà là ? * S’interrogea la créature.

Lorsqu'il arriva à destination, il constata que les dires de Lucas étaient plus que fondés. Il ne restait désormais rien d'autre qu'un amas de bois noirci et des cendres. Tous ses biens n'était plus, y compris ses armes, sa bibliothèque et ses pièces de collections. Les crocs de la créature vinrent effectuer une pression démentiel les uns sur les autres, signe que pour la première fois depuis des siècles, le Chevalier Noir de Damn Time était presque sur le point de perdre de son sang froid. Mais comment l'en blâmer ? Son état de santé pitoyable ne jouait point en sa faveur en matière de calme. Alors c'est là tout ce qui lui restait...Une fiole de son propre sang, deux lames, deux revolvers et le Colt ? Soit...ce serait amplement suffisant pour mettre à mal la Sorcière et toute sa clic de pantins. Or, son ancienne demeure étant située non loin de son précédent point de rencontre avec ses deux locataires, ceux-ci, accompagnés d'Alice, ne tardèrent pas à rejoindre l'homonculus.


-Canine, je dois te dire aussi...

-...Qu'y a t'il ?

-Le sorcier...est mort, j'ai vu de mes yeux la Sorcière lui asséner le coup fatal et...elle s'en emparée d'un coffret qu'il avait en sa possession, tu sais ce que c'est ?

Il n'en crut pas ses oreilles. Le sorcier ? Mort ? Cela ne voulait rien dire. Comment étais-ce seulement imaginable ? Tout cela n'avait pas de sens...Et les Pierres, elle détenait donc les Pierres !? C'était invraisemblable. Mais qu'importe. Et qu'importe également son état, il n'offrirait pas à ses ennemis le luxe de savourer cette victoire. C'est d'une voix tremblante de haine, le dos tourné, qu'il tint à peu près ces propos :


-Il nous faut un endroit où passer la journée, des suggestions ?

-Mais, Can...

La créature se retourna, le regard empreint d'une folie démesurément sanguinaire dont il n'avait encore jamais fait preuve jusqu'à là.

-Car demain j'irais arracher le cœur de cette sorcière de mes mains.

---

Spoiler:
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Alice Carwell
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty25/4/2012, 12:09

Les quelques jours suivant en France auraient presque pu être qualifiés de parfaits. Alice aurait bien eu envie d’y rester un peu plus longtemps. Mais elle avait une tâche à accomplir, Et canine aussi. Ils ne pouvaient se permettre de rester éloignés trop longtemps. Maintenant qu’elle était totalement remise sur pied et que ce moment de répit lui avait redonné de la force, il était de temps d’aller affronter les démons qui peuplaient les rues de sa ville. Le voyage de retour se passa sans encombres, laissant la jeune femme réfléchir sur ce qu’ils allaient faire une fois sur place. Elle pensait bien que la Sorcière avait totalement profité de leur absence pour faire ce qu’elle voulait et donc ne savait pas à quoi s’attendre ... L’état de son compagnon l’inquiéta légèrement. Cela lui faisait toujours bizarre de le voir, lui la créature presque invincible, souffrir du mal de mer. Lorsqu’ils arrivèrent devant la ville, Alice faillit avoir un moment d’hésitation. Retourner dans cet endroit maudit, froid et morne ... Cela n’était guère tentant. Mais elle devait le faire. Et de plus, maintenant qu’elle avait vu le monde extérieur, cela la motivait encore plus pour en finir avec tout cela et pouvoir profiter du soleil, voyager et retourner dans des contrées plus amicales. Elle suivit son serviteur, se cachant un peu derrière lui. Elle savait très bien qu’elle était sûrement recherchée activement et préférait donc se fondre dans l’ombre de Canine. Mais finalement, la ville semblait encore plus morte qu’avant, et cela inquiétait tout de même la rousse. Où étaient donc les gens ? La Sorcière n’avait quand même pas pu tous les tuer. Des Maudits apparurent et Canine commença à les massacrer les uns après les autres. Alice fronça les sourcils. Il semblait ... Enragé. Elle préférait ne pas faire de commentaire et hocha la tête. Elle avait hâte de se poser en sécurité pour parler de la suite. Un coup de feu se fit entendre et elle sursauta, tournant rapidement la tête vers son origine. Lucas et Susan. Que faisaient-ils dehors ?

La réponse tomba et Alice fut assez surprise. Elle n’aurait jamais pensé à cela. Certes, c’était logique que leur ennemi s’en prenne au repère de Canine. C’était de la provocation pure et dure. Elle suivit les deux gamins et se retrouva rapidement devant la maison en morceaux. Et en plus le sorcier était mort ... Cela était trop mauvais pour eux. Le désespoir gagna la jeune femme. Ils n’étaient à présent plus que quatre apparemment, sachant que seul Canine pouvait vraiment faire quelque chose. Elle se passa la main dans les cheveux, réfléchissant à toute allure. Si Canine perdait son sang-froid, ils courraient à la perte. Il fallait qu’elle réussisse à le raisonner. Mais la colère qu’il semblait éprouver dépassait tout entendement ...

« Non. Ce serait courir dans son piège et aller droit au suicide. La Sorcière est encore bien trop puissante pour que nous l’affrontions. Elle doit être au courant de notre arrivée en ville et donc ses plus puissants sbires doivent se trouver avec elle. Même vous Canine, vous vous ferez réduire en morceaux. Ne voyez-vous pas que c’est ce qu’elle veut ? Qu’on court se jeter dans ses bras sans réfléchir ! Il faut d’abord l’affaiblir, lui porter un coup puissant avant de faire quoi que ce soit. »

Si seulement ils arrivaient à tuer l’Horloger Maudit ... Alice connaissait bien les contes et rumeurs de sa ville, et savait que la Sorcière le considérait comme un fils. S’il périssait, elle serait folle de chagrin et peut-être que cela l’aveuglerait ... Avec un peu de chance. Ou bien elle les réduirait en bouillie, au choix. De toutes façons, ils n’avaient pas énormément de solution, à moins de trouver de nouveaux alliés, ce qui n’allait pas être aisé.

« Vous souvenez vous de la ferme où nous avons été poursuivis par le Fantôme ? Elle est éloignée de tout et depuis ce jour-là, les gens pensent qu’elle est hantée, nous y seront donc tranquille. La Sorcière ne prendra pas le risque d’envoyer ses créature nous chercher, elle préférera se battre en terrain connu. Nous pourrons y parler en tout sécurité. »

Elle tourna les talons et commença à se diriger vers l’extérieur de la ville, bien décidée à faire entendre son avis et à ce que tout le monde la suive.
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty20/5/2012, 02:41

Parler ? Mais de quoi ? Et à quoi bon ? Aux yeux du vampire, la situation était on ne peu plus claire, la sorcière devait périr. Dépourvu de son habituel sens de la réflexion, le pauvre bougre ne tenait même pas pour acquis que son état des plus déplorable rendrait la victoire encore plus irréalisable, dotant que leur adversaire avait sous la main une véritable armée. Pour une fois que la créature perdit son sang froid, elle ne le fit pas à moitié, et c'est une véritable rage qui bouillonnait dans toutes les partielles de son corps. Retenir sa main en sachant le scientifique ici était déjà une épreuve suffisamment pénible pour qu'il puisse continuer à fermer les yeux sur les agissements de ses ennemis. Il passa sa main lentement sur son visage, les pupilles toujours autant déformés par la haine. Il tourna ensuite son regard vers sa maitresse et lui déclara d'un ton froid :

-Soit, nous ferons à votre manière.

Il emboita le pas de façon pressée, l'air pensif. Affaiblir la Sorcière...amusant que la petite Rousse fasse preuve d'humour dans un tel moment. A moins qu'elle n'ait directement une idée derrière la tête, cela leur était impossible. Pas sans le Sorcier tout du moins. Comment compter l'atteindre en se cachant misérablement au creux d'un moulin abandonné... ils n'étaient là que des rats face à cette garce. Le Chasseur, circulant d'un pas hâté, pris tout de même la peine de ralentir à deux reprises, le gosier empli d'hémoglobine. Son état se détériorait d'heure en heure, à croire que l'effet escompté était encore pire que prévu. Si seulement il avait été mis au courant plus tôt de la situation de Damn Time, il n'aurait probablement pas tenté cette expérience des plus osé... Les quelques cris retentissants en Ville ne parvinrent même pas à ses tympans pourtant sur-développés tellement sa condition physique était fébrile, à croire que quelques malheureux avaient tentés de s'aventurer dans les rues à une heure aussi tardive. Une chose était certaine à présent, les Maudits avaient la main mise sur la Ville Maudite. Se ré-accaparant sa clairvoyance disparue, Canine finit par comprendre la réaction d'Alice. Ils étaient désormais les seuls capables de faire face à ce mal aussi insidieux que perfide, alors ils devaient vivres. Voilà qu'il se mettait presque à penser comme un humain...La situation était vraiment désespéré pour qu'il en arrive là. Toujours est il que leurs pas les menèrent jusqu'au sein du Moulin, où tous s'installèrent, épuisés. Le jour ne tarda pas à pointer le bout de son nez, fort heureusement la taille du bâtiment émettait des ombres suffisamment large pour en cacher l'homonculus, qui plongea dans un profond sommeil, adossé au mur, ses armes malgré tout en main. Lorsqu'enfin il s'extirpa des bras de Morphée, Théodore remarqua Susan en pleine lecture, un livre épais entre ses petites mains transparentes.

-Que lis tu ? Demanda t'il d'une voix rauque.

-Oh, tu es réveillé ? Un conte de Jacob et Wilhelm Grimm.

-Je ne connais pas.

-C'est Allemand. Ma Grand Mère était originaire de ce pays, et elle a apportée cette littérature lorsqu'elle a immigré. Du coup, on parle tous aussi l'Allemand dans ma Famille. D'ailleurs...


-L'histoire de ta Famille, je n'en ai cure. C'est ton livre qui m'intrigue.

-Pff, tu n'es vraiment pas commode... C'est un Conte, ça s'appelle "Le temps de la Vie".

-Et Qu'est ce que ça raconte ?

-Pour résumer : L'âne, le Chien, le Singe puis l'Humain se présentent tour à tour devant Dieu qui doit décider de leur temps de vie. A la base, Dieu souhaite que tous vivent trente années. Mais en retire 18 à l'âne, 12 au chien et 10 au singe en cadeau pour ne pas rendre leur existence trop difficile par leur longévité. L'humain, lui, vint se plaindre que trente années n'est pas suffisant, et réclame plus. Ainsi Dieu lui ajoute une à une les années qu'il a retiré aux trois précédant. L'homme vit donc soixante-dix ans. Trente années humaines, dix-huit années comme un 'âne, douze années comme un Chien et pour finir 10 ans comme un singe. Mais du coup...avec la longévité de ton existence, je me demande bien les années de quel animal tu vie en ce moment.

-Question...pour le moins intéressante venant de ta part.

Lucas vint alors se joindre à la conversation.

-Dans le fond, tu as ce dont l'humain a toujours rêvé, la faculté de transcender la mort.

-Alors les humains sont véritablement stupides de ne pas vouloir simplement se contenter des trente années qui leur ont été fourni.

-Tu m'énerves, tu n'es jamais content, toujours à bouder dans ton coin et à te plaindre que les humains sont pires que les Monstres...

-Parce que c'est le cas. Si les humains avaient su rester à leur place, et demeurer pleinement hommes, jamais des abominations comme moi ou les Maudits n'auraient vu le jour. Si la Sorcière s'en était tenue à simplement vivre une existence d'humaine, jamais rien de tout ceci ne serait arrivé. Il se leva lentement. Alors oui, les Humains sont pire que les Monstres, car ce sont eux qui les engendrent, qui sont responsables. Car lorsqu'un tir vint tuer quelqu'un, sans parler du tireur, qui est à blâmer, l'arme, ou son fabricant ? Les monstres ne demeurent que des machines à tuer, inadaptés au monde humain. Alors pas étonnant que les Maudits sèment un tel massacre, ils cherchent juste à se créer une place, en piétinant celle des Hommes.

-Mais les Monstres sont parfois capables de réfléchir par eux même, regardes toi.

Il esquissa un lèger sourire moqueur.

-Si tu le dis...

Chacun profita après cette brève conversation du peu de répit qui leur était offert. Ils se devaient de l'employer au mieux. Ainsi, Lucas ajusta les quelques armes à feu qu'ils avaient sur eux à l'aide de sa sacoche de mécanicien qu'il avait sauvé des flammes, Susan alla inspecter les environs pour voir s'ils n'étaient pas suivis, et Théodore quant à lui se questionna sur le meilleur moyen d'abattre la Sorcière et tous ses vassaux. Le Chasseur finit néanmoins par se joindre à sa Maitresse, le regard dans le vague.

-Vous vouliez parler, parlons. La sorcière a dors et déjà la main mise sur toute la Ville, nous n'avons tous deux plus de demeure et sommes traqués non seulement par les humains mais aussi par les monstre, et comble de tout, notre seul rempart face à la Sorcière a périt face à elle. J'ai beau eu y réfléchir à deux fois, je vois difficilement quelles solutions nous avons, hormis trouver un moyen de faire sauter Damn Time toute entière. Néanmoins, je reste à vos ordres.  Que proposez vous ?

---

Pendant ce temps, au Grand Clocher...

Ses doigts minces vinrent se noyer avec Gourmandise au milieu des Pierres. Quel plaisir que de les retrouver après tant d'années...Des bruits de pas vinrent toutefois se mêler aux sons incessants des cliquetis d'horloges auxquels chacun s'était habitué.

-Tu sais ce qu'il te reste à faire ?

-Evidemment, père.

-Bien. Tiens toi prêt dans ce cas, il pourrait venir n'importe quand.

La créature acquiesça d'un signe de tête et fit volte face. Il jeta un regard mélancolique en direction de son géniteur qui ne daigna pas lui offrir plus d'attention, complètement obnubilé par les Pierres. Le petit jeu que celui ci avait lancé touchait bientôt à sa fin. Et avec lui, la fin de Théodore, et très probablement du Monde tel qu'on le connaissait.  


-Tout sera bientôt... merveilleux !
Ricana le Scientifique, les yeux au bord des larmes.


Dernière édition par Théodore Fiddle le 6/12/2018, 00:49, édité 1 fois
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Alice Carwell
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty16/9/2012, 22:42

Bien sûr qu’ils allaient faire comme elle voulait. Après tout, elle était un peu le cerveau du groupe. Elle semblait être la seule capable de faire passer la réflexion avant la colère. Se jeter dans les bras de la Sorcière n’allait servir à rien. Réfléchir était leur seul issue. Un plan se dessinait doucement dans la tête de la rousse tandis que la fatalité s’abattait sur elle. Ils n’allaient pas tous en sortir vivants. Les sacrifices étaient toujours nécessaires pour une cause, mais elle aurait tellement aimé ne pas en arriver là. Trottinant derrière Théodore pour ne pas se faire distancer, elle fixait son dos, se demandant s’il allait seulement l’écouter. Elle soupira. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. Ils arrivèrent au moulin et elle alla se rouler en boule dans un coin. Bien qu’elle ferma les yeux et resta sans bouger jusqu’à l’aube, le sommeil la fuit. Lorsque la voix de Canine s’éleva, elle écouta la conversation avec attention. Comment pouvait-il avoir une telle vision des humains, en général ? Ne connaissait-il pas la vraie histoire de la Sorcière ? A croire qu’elle avait été la seule à trouver la vérité. Ou du moins ce qu’elle pensait être la vérité vu qu’on disait beaucoup de choses à propos de la vieille et que les contes se mélangeaient avec l’histoire.

Comprenant qu’elle ne réussirait pas à se reposer plus que ça, elle se redressa. Elle observa Lucas en train de s’occuper des armes, assez surprise par son habilité. Après tout, ce n’était qu’un gamin pour elle, elle attendait une telle dextérité plutôt chez un vieillard qui aurait passé sa vie à faire ça. Finalement, l’heure de la discussion et des grandes décisions sonna. Elle regarda son serviteur en se mordillant la lèvre, réfléchissant quelques secondes de plus avant de se lancer.

« Sachez qu’à partir de maintenant, je ne vous obligerais plus à rien. Ce que je vais vous proposer mènera forcément l’un de nous à la mort, voire les deux et j’ai beau être ... dépourvue de pitié, je ne vous demanderais pas de vous sacrifiez si vous n’avez pas confiance en moi ou en mon plan. Bien. Je pense que l’on peut avoir une chance d’atteindre la Sorcière, il suffit d’éloigner l’Horloger Maudit d’elle, et elle sera extrêmement vulnérable. Ce ne sera pas facile mais j’ai une idée. Pour avoir lu énormément de choses à propos de la Sorcière et de son serviteur, j’ai pu me rendre compte assez facilement que l’Horloger l’aimait aveuglément et ferait tout pour elle, notamment la venger des humains qui l’ont brimée durant des années. Or, ces mêmes humains sont en parti mes ancêtres. Rien ne ferait plus plaisir à l’Horloger que de me tomber dessus et de ramener ma tête à la Sorcière. Il faudrait donc essayer de l’attirer à moi. Ce ne sera pas bien compliqué, vu qu’il ne laissera jamais les humains me capturer, car cela signifierait ma mort et donc qu’il serait privé de sa vengeance. Une fois l’Horloger éloigné de la Sorcière, il sera plus facile pour vous de l’éliminer. Bien sûr, le Clocher pullule de créatures en tout genre, le Scientifique doit également s’y trouver, mais si nous appliquons ce plan au crépuscule, il y aura moins de risque car beaucoup de monstres seront en train de se réveiller et donc peu dangereux. Il y a également de nombreux passages secrets et portes dérobées qui permettent d’atteindre le haut du clocher. Il suffit d’aller récupérer le plan qui se trouve aux archives de la Mairie, une pièce certes peu gardée, mais je suis sûre qu’aucune créature maléfique n’a pu y mettre les pieds à cause de la protection. »

Elle se tut. Tout ceci restait bien bancal et ils auraient besoin de chance pour espérer avoir une toute petite chance de réussir. Mais c’était mieux que de ne rien faire.

« Bien sûr, il me faudra de votre sang pour espérer tenir tête à l’Horloger le temps que vous retrouviez la Sorcière. C’est le seul plan que j’ai. Si vous n’êtes pas prêt à m’aider, je vous demanderais juste de me ramener au port, afin que je puisse aller me réfugier dans un quelconque pays du continent, là où ce cauchemar ne serait plus qu’un vague souvenir. »

Comme elle aurait aimé pouvoir s’enfuir loin de tout ! Mais elle était loyale et déterminée, deux qualités dont elle se serait bien passée. Elle baissa la tête et fixa le sol de ses yeux vagues. La mort ou l’exil, elle ne voyait pas d’autre choix. Et il n’avait rien à lui proposer apparemment. Et au moins, son nom serait marqué dans les livres d’histoire ...
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty28/12/2013, 05:12

La créature s'adossa contre la paroi du moulin, pensif. L'idée d'Alice était risquée, mais les alternatives se faisaient fuyantes. Néanmoins, lorsque la jeune femme lui fit remarquer que son sang corrompu lui serait nécessaire pour pouvoir faire face à l'horloger, le vampire détourna le regard. Les mots du sorciers lui revinrent également à l'esprit : elle avait besoin de son sang pour supporter la pierre qu'il lui avait greffé. Mais c'était impossible...pas après ce qu'il avait fait...

-Votre plan me paraît...correct, même si je vous vois mal faire face à l'horloger. Mais...nous aviserons le moment venu. En revanche, vous devrez vous passer de mon sang. Si je dois faire face à la sorcière et bien...je devrais être en pleine possession de mes moyens.

Il dut presque se retenir d'esquisser un sourire à ses propres mots. En pleine possession de ses moyens ? Il savait très bien que, dans l'état dans lequel il se trouvait, il faudrait moins de quelques secondes à la sorcière pour le broyer tel un vulgaire insecte. Mais il ne put se résoudre à tenter une quelconque "guérison", autrement dit boire le sang de sa Maîtresse. S'il le buvait sans lui faire partager le sien, l'horloger ne ferait qu'une bouchée d'elle. Il dut donc se résoudre à attendre péniblement que la nuit tombe, faible et malade. La bataille qui s'annonçait ne pouvait être gagnée dans ces conditions, et bien qu'il en était pleinement conscient, Théodore décida tout de même de tenter. C'était la seule chose à faire...
Une fois le soleil éclipsé, Canine sortit à pas lents du moulin, s'assurant qu'aucun Maudit ne se trouvait dans les parages. Le petit groupe se mit ensuite en route vers la Mairie. Ils passèrent par les ruelles, prenant garde à ne tomber sur aucune des créatures déchainées qui polluaient la ville. Désormais, Damn Time ressemblait bien plus à une foire aux monstres géante qu'à une ville. Les habitants restèrent cloitrés chez eux, dévorés par la peur. Canine dut s'arrêter à plusieurs reprises, sa vue et ses sens se troublant peu à peu. Il devait tenir bon. Et s'il devait enfin faire face à la Vraie mort, ce ne serait qu'après avoir débarrassé cette Ville de l'infection qui la rongeait.

-Canine...tu veux faire une pause ? Tu m'as pas l'air en état de...

-Non. On continue.

Le pauvre Lucas haussa les épaules en regardant Alice et Susan, au moins avait il essayé. Leurs pas les menèrent jusqu'à une grande place, inoccupée par chance. L'homonculus s'assit sur un banc, l'air épuisé. Ils n'étaient plus qu'à quelques minutes de la Mairie, aussi voulut-il leur faire part de son idée quant au bon fonctionnement du plan d'Alice. Mais à peine eut il entrouvrit les lèvres qu'il se stoppa, inerte. Sur un toit non loin de là, il aperçu deux lueurs microscopiques d'un rouge sans fin. Ces yeux...Non, Ses yeux. Le chasseur se releva aussitôt, brandissant son katana dans une main et un revolver dans l'autre. Mais il avait disparue...agitant la tête dans tout les sens en vue de le retrouver, Canine passa pour un fou auprès de ses compagnons qui le dévisagèrent uns à uns d'un air suspicieux. Peut être avait il halluciné, peut être son état lui donnait des visions à présent ? Il chassa tout doute de son esprit lorsque enfin, Seconde Canine sortit d'une ruelle, s'avançant lentement dans leur direction. Il s'arrêta à une bonne vingtaine de mètres du groupe, un long sourire déformant son visage.

-J'espère que la nouvelle Damn Time est à votre goût. Nous avons mis du cœur à l'ouvrage durant votre absence à tout les deux.

-...alors c'était donc ça, son jeu. Tu n'étais qu'un prétexte pour nous faire sortir de la ville... Une fois le sorcier mort elle avait toute la liberté de prendre le contrôle...

-C'est bien plus compliqué que ça, mon frère...Tu n'es pas de taille à jouer avec elle. Le sorcier a cru l'être, regarde ce qu'il lui est arrivé...Néanmoins, dans sa grande mansuétude, la Sorcière vous fait une offre. Rendez vous, et vous serez épargnés.

-Ha ! Peut être ne suis-je pas de taille à jouer...mais je ne suis pas aussi bête. Alice, Susan, Lucas. Allez y, faites comme prévu. Je vous rejoins dès...

Il s'interrompit, pris d'une violente toux. Essuyant peu à peu le sang noirâtre qui s'évadait de son gosier, il fit un signe de main à ses comparses en vue de leur dire de s'en aller. Une fois qu'ils furent suffisamment éloignés et Théodore remis, celui-ci ne put s'empêcher d'ajouter :

-Alice. N'oubliez pas ce que je vous ais dis. Vous règnerez...

A la manière qu'il eut de le dire, cela sonnait plus comme un adieu qu'un au revoir. Il ne les regarda pas partir, trop concentré à dévisager son adversaire qui semblait stupéfait. Peut être étais-ce par la toux, ou bien par ce qu'il avait dit à sa Maîtresse...qu'importe. Celui-ci dégaina avec enthousiasme ses deux rapières, impatient à l'idée de mettre la correction qu'il n'avait put infliger en France à son jumeaux. Les deux combattants se fixèrent longuement, Fiddle se retenant à plusieurs reprises pour ne pas déglutir l'hémoglobine nauséabonde qui envahissait sa gorge. Enfin, la fracas des armes sonna.
Tout deux se jetèrent l'un sur l'autre avec frénésie, battant violemment l'acier contre l'acier à de nombreuses reprises. Le chasseur savait qu'il se devait d'en finir rapidement, aussi visa t-il aussitôt le cœur de son adversaire, qu'il défaillit à toucher. Malgré les pertes constantes d'équilibres, il parvint tout de même à faucher le nez de son adversaire, au prix des nombreuses blessures qui parcouraient désormais son corps. Furieux, son "frère" se jeta sur lui, littéralement. Anticipant son attaque, Canine lança sa lame vers l'avant, empalant ainsi violemment son assaillant en plein cœur, qui lui chuta dessus lourdement. Ecrasé par le poids de celui-ci et par sa propre faiblesse, le vampire s'écroula dos au sol, le corps de son ennemi le recouvrant. Ennemi qui reprit rapidement conscience, malgré la lame lui traversant la poitrine. Il releva brusquement la tête et tenta de mordre Canine en plein visage, qui, dans un réflexe inhumain, brandit le revolver dans sa main gauche avant d'en vider l'intégralité du contenu dans la tête de son opposant. Un douille vint tout de même malencontreusement s'échouer sur sa rétine droite, lui brulant instantanément l’œil. Usant de ses dernières force pour repousser le corps sans visage qui le recouvrait, Théodore roula sur le côté, au bord de l'évanouissement. Il prit quelques secondes pour recouvrer ses esprits avant de se relever en vue d'aller rejoindre ses compagnon. Tant pis pour Seconde Canine, il le tuerait plus tard. Mais lorsque son regard se tourna vers celui-ci, il le vit se relever en s'appuyant sur ses armes, sa figure se régénérant à une vitesse folle. Théodore recula. Il savait pertinemment qu'il n'était pas en était de se battre contre lui. Alors la sorcière...
Une fois le visage parfaitement reconstitué, l'autre prit la parole.

-Eh bien eh bien ! Tu m'as l'air bien pressé d'en finir dis moi !

Agacé, le Chasseur ne put contenir la rage qui l'habitait depuis son retour en ville.

-Comment est ce que tu m'as trouvé !?

Son jumeau le fixa, l'air déconfis. Il pris, comme à son habitude, un ton enfantin.

-Elle est bête, ta question. Je suis, toi. Ou du moins une partie. C'est normal que je puisse te trouver. Il secoua avec vivacité son bras gauche. Ce bras, là. Il vient de toi...

Théodore recula encore une fois, réfléchissant. Il prit le temps de fouiller dans ses souvenir jusqu'à resituer l'événement. Sa création...son évasion...c'était donc ça. Lorsqu'il eut fuit le laboratoire où il était né, le loup du scientifique lui arracha une partie du corps dans l'affrontement, le rendant ainsi incomplet. Cette partie, après tant d'années, avait donc donné naissance à celui qui se trouvait en face de lui.

-Enfin bref, inutile d'être pressé tu sais, on s'occupe déjà en ce moment même d'Alice et des deux mômes.

-...quoi ?

-Tu te doutes tout même bien que je ne suis pas venu seul, et que je les ai fait suivre ? Pourquoi les aurais-je laissé partir sinon...D'ailleurs à ce propos, tu vas êtres raaavis de voir les nouvelles créations de Papa !

Il colla deux doigts entre ses lèvres et émit un sifflement strident qui ne manqua pas de heurter les tympans de Théodore. Les unes après les autres, des créatures immondes et difformes débarquèrent d'un peu partout, encerclant notre Chasseur. Des Tic Tac constants émanaient de leur poitrine. Le scientifique n'avait donc pas perdu de temps pour se mettre au travail...et désormais, Damn Time était remplie de toutes ces atrocités.

-Les Maudits tu vois, c'était que le début ! Déclara Seconde Canine d'un air enjoué.

Le vampire passa doucement un doigt contre son œil brûlé, constatant ainsi qu'il ne se régénérait pas. Il devrait donc faire face à cette nué d'ennemis, seul, dépourvu de tout pouvoir. Peut être étais-ce enfin ce soir qu'il goûterait, après tant d'années passées sur terre, à la Vraie mort. Mais alors qu'il subissait les assauts répétés de ses innombrables ennemis, il ne put s'empêcher de penser à Alice et aux autres. Que leur était il arrivé...?
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty24/10/2014, 21:52

Quand il lui annonça son refus de partager son sang, elle tiqua, mais ne dit rien. Il fallait qu’ils gardent cette complicité qui les liait à ce moment-là. Cela allait être essentiel pour la suite. Elle se contenta d’acquiescer. Elle aussi se voyait mal faire face à l’Horloger mais encore plus à la Sorcière. Quitte à choisir entre les deux … Elle attendit le moment de partir dans un coin de la ferme, se reposant et réfléchissant en même temps. Etait-ce le bon choix ? Elle n’en voyait pas d’autre, mais elle était sûre qu’il y avait mieux. Elle n’était vraiment pas une stratège compétente.

L’heure était arrivée. Elle suivait Canine quelques pas derrière lui, silencieuse. Elle se rendait compte qu’elle mettait sa vie en péril de façon complètement délibérée. Pourquoi n’était-elle pas restée à Paris ? Cela aurait été tellement plus simple. Elle sentit la peur grandir en elle. Elle tentait de s’en délivrer. Si elle se laissait submerger, ca en était fini pour eux. Et voir l’état de Canine ne réussissait pas à la calmer. Alors elle se taisait et gardait un visage fermé. Hors de question de montrer ses faiblesses. Lorsqu’il s’assit sur le banc, elle s’approcha de lui, commençant à se demander s’ils n’auraient pas dû prendre le temps de mieux se préparer. Lorsqu’elle le vit secouer la tête, elle fronça les sourcils.

« Tout va bien ? »

Elle eut la réponse à sa question en entendant la voix s’élever dans son dos. Elle se tourna brusquement et soupira en voyant qui était là. Forcément, cela ne pouvait pas être aussi simple qu’ils l’imaginaient. Elle serra les poings. La peur laissait place à la rage. Son obstination et sa soif de pouvoir se révélaient être une force dans de telles situations. Elle obéit à Canine et s’éloigna. Elle attendit sa dernière phrase et résista à l’envie de se retourner, préférant se rendre vers son objectif. A peine étaient-ils arrivés dans la rue qu’ils se mirent à courir. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait comme un sentiment d’urgence, qui la poussait à foncer. Arrivés à la place devant la morgue, elle s’arrêta brusquement et se tourna vers ses camarades :

« Cachez-vous. Je vais attirer l’Horloger par ici. On a aura un effet de surprise. »

Sans attendre leur assentiment, elle s’élança en direction de l’horloge. On pourrait se demander pourquoi elle allait dans cette direction alors qu’elle n’avait aucune idée d’où pouvait se trouver son ennemi. Tout simplement parce qu’elle avait changé de plan. Ou plutôt, cela n’avait jamais été son plan de se battre contre lui. Enfin, ça aurait du suicide ! Arrivée au pied de la tour, elle se stoppa, regardant les deux Maudits qui gardaient l’entrée. Ceux-ci s’écartèrent comme un seul homme, lui permettant de grimper. Elle mit du temps à arriver jusqu’au sommet et quand ce fut fait, des tâches rouges coloraient ses joues et sa respiration était rapide. En haut se trouvaient la Sorcière et l’Horloger. Elle s’était attendue à trouver le Scientifique, mais il n’était pas là. Elle prit le temps de remettre bien sa robe avant de s’avancer.

« Serais-tu folle d’ainsi te présenter devant nous, lui demanda la Sorcière sur un ton sifflant.
- La folie ne fait pas partie de mes défauts. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant trente ans. Je sais que vous ne pouvez rien me faire. Ma mère m’a tout racontée. Le pacte que vous avez passé avec elle. Son âme en échange de la promesse que vous ne pourriez rien me faire. Je sais que le seul moyen pour que vous puissiez me toucher, c’est que ce soit moi qui vous attaque en première. Et je ne m’y risquerai pas.
- Comment ta mère a-t-elle pu te raconter ça ?
- Elle a réussi à échapper à votre vigilance il y a quelques mois pour venir m’en parler.
- Très bien. Mais je pourrai très bien demander à mes Maudits de te tuer et ainsi, je ne m’embêterai plus avec tes gamineries.
- Sauf que vous ne le ferez pas. Vous n’y trouverez aucun intérêt. Vous feriez mieux de vous allier avec moi. »


Elle savait que c’était très délicat. En soit, elle n’avait pas grand-chose à leur proposer. Mais elle connaissait très bien la Sorcière. Normal, quand on fait parti de la même famille … Son aïeule la fixait intensément, ne sachant visiblement pas à quoi s’attendre. Alice eut une pensée pour Canine. Si seulement il savait ce qui allait se passer …

« Je vous offre Canine sur un plateau. Vous aurez le droit d’en faire ce que vous voulez. La seule condition, c’est que vous le laissiez en vie. Vous rendez-vous compte ce qu’il pourrait vous apporter ? Si vous réussissez à le plier à votre volonté, plus rien ne vous arrêtera.
- Et ça t’apporterais quoi à toi ?
- Que vous me laissiez contrôler la ville. Vous pourrez allez où vous voulez, vous n’auriez plus besoin de rester dans cette ville triste et humide. Vous pourriez enfin aller à votre vraie place. A Londres, afin de faire tomber tout le pays. Je sais que vous êtes attachée à cette ville. Mais vous ne réussirez à rien si vous restez là. »


C’était bien maladroit comme approche mais elle tentait de l’attirer dans le piège du pouvoir. Et elle réussit. Elle savait ce que l’appât du pouvoir pouvait faire. La Sorcière était visiblement intéressée. Elle chuchota quelques mots aux oreilles de l’Horloger qui s’éclipsa. Elle fit signe à Alice d’approcher et se tourna vers le trou dans la toiture qui permettait d’observer la ville.

« Alice … tu es bien ma descendante. Aussi manipulatrice et avide de pouvoir que moi. Ta rancœur pour les autres est aussi forte que la mienne. Mon petit est allé chercher les deux enfants qui t’accompagnaient, en espérant qu’ils soient toujours envie. Il est également allé chercher ton serviteur ainsi que son créateur. Dans quelques minutes, ils devraient tous être là. Il sera alors temps d’en découdre. Une fois le scientifique neutralisé et ton serviteur sous mon contrôle, je partirai vers Londres avec une partie de mon armée. Tu resteras ici et régiras la ville comme je le voudrai. »

Elle se tourna vers Alice, posant un regard glaçant sur elle.

« Car que tu sois de ma famille ou pas ne change rien : si tu fais une seule chose qui ne me plaît, je reviens ici et je te fais de ta vie un enfer. »

Les deux femmes restèrent silencieuses, attendant que tout le monde soit là pour que la fête commence …
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty12/6/2015, 02:05

Une demi heure plus tard, le groupe mené par l'horloger se présenta devant Alice et la Sorcière. Caché derrière les monstruosité conçus par le scientifique, se trouvait également le jeune Lucas, comme toujours accompagné de son acolyte ectoplasmique, Susan. Tout deux affichaient une mine inquiète, probablement soucieux du sort qui leur était réservé. L'horloger voulut prendre la parole, mais se retrouva brusquement interrompu par l'arrivée inopiné d'une personne des plus détestable. Un homme chétif, vêtu d'un costume blanc en queue de pie on ne peut plus chic. Ce dernier s'appuya contre sa canne et demanda :

-Où est mon fils ?

Seconde Canine s'extirpa du groupe pour répondre au scientifique, impatient.

-Père, j'ai...

-Pas toi imbécile ! Où est il ? Tu étais supposé me l'amener !

-Mais...père, ça n'a plus d'importance ! J'ai réussi à...

-HORS DE MA VUE !!!

Second Canine afficha une mine déconfite, avant de faire volte face et de redescendre le clocher à pas feutré. Le scientifique émis de son côté quelques raclements de gorges grossier avant de tortiller sa moustache du bout des doigts. Sans prévenir, il se tourna vers la Sorcière et afficha un sourire hypocrite.

-Veuillez m'excusez pour cette altercation, madame. Les enfants, vous savez ce que c'est...

Son regard se tourna ensuite vers Alice.

-Mademoiselle Carwell ! C'est un plaisir de faire enfin votre connaissance ! J'imagine bien entendu que mon fils à dû vous conter tout un tas de sornettes à mon égard...je comprendrais parfaitement que vous soyez sur vos ga...

L'horloger perdit brusquement patience et haussa la voix en s'adressant à la Sorcière.

-J'ai ramené les enfants comme vous me l'avez demandé. Mais Canine...Il baissa la tête, comme enselevlit par la honte. Personne ne sait ce qu'il est advenu de lui...

***


Lucas enfourna avec vivacité les balles dans son chargeur et pointa le canon de son arme la porte d'entrée. Susan, tétanisée par la peur, ne cessait de lui répéter qu'ils auraient tout à gagner à mettre les voiles. Et pourtant, Lucas demeura statique, ses doigts encerclant fermement le manche de son revolver. Peu de temps après le départ d'Alice, tout deux avaient trouvés refuge dans une maison à l'abandon. C'était une vieille bicoque grinçante, abritant plus de poussières et d'araignées que de meubles encore en état. Rapidement, des bruits de pas s'étaient mis à encercler la maison, d'où la réaction de nos deux protagonistes. Sans prévenir, la porte vola en éclat. Dans un sursaut, lucas pressa la détente. Mal lui en pris, car la balle ne fit que frôler l'horloger, qui resta immobile. Susan le reconnut aussitôt, et poussa un hurlement strident, le visage défiguré par la terreur. Le jeune homme ne tarda pas à reprendre ses esprits et mit en joug l'intrus d'un geste ferme et sur de lui. En réponse, l'homme avança d'un pas, et prit la parole.

-Venez avec moi.

***


Canine tomba genoux à terre. La vue de son unique œil valide commençait désormais à lui faire défaut. Il releva sa main gauche, et constata avec stupeur que celle-ci nageait dans l'hémoglobine, comme tout le reste de son corps. Toutefois, les Tics Tacs incessants tout autour de lui finirent par le ramener à la réalité. Dans un effort que certains auraient qualifié d’insensé, il se releva. A voix basse, il lança :

-Vous ne me tuerais pas aussi...

Il fut coupé par une nouvelles gerbe de sang noire s'écoulant entre ses lèvres, mais parvint tout de même à se maintenir debout. Alors que ses assaillants s’apprêtaient à l'achever, Seconde Canine intervint.

-Laissez le ! Il est à Moi...

La créature s'avança à pas de chat, ses deux rapières scintillant dans l'obscurité qui nappait la ville. Il les fit tournoyer à multiples reprises avant de s’élancer d'un bon vers le chasseur, dont il transperça le foie. Le vampire chuta, paralysé par la douleur. Son frère remit alors ses armes au fourreau et se pencha en sa direction.

-Tu sais quoi ? Père voulait que je t'amène à lui, vivant...Pourtant, il n'a besoin que d'une seule chose.

La créature afficha soudainement un sourire carnassier. Lorsque Fiddle compris, il était déjà trop tard. L'homonculus plongea ses mains avec brutalité dans la poitrine de son alter égo, qui poussa un hurlement de douleur pour la première fois en 200 ans. Ses doigts pataugèrent entre les organes et les os, jusqu'à finalement se saisir de l'essentiel. La pierre. D'un coup sec, il la retira de l'organisme de Canine, qui se mit à convulser frénétiquement. Seconde Canine recula d'un pas avant de porter un regard admiratif envers son trophée, recouvert d'un sang épais et noirâtre.

-Enfin... Déclara l'abomination d'un voix tremblante.

Quelque chose de brusque vint le sortir de sa stupeur. Du plomb. Les créatures l'accompagnant se tournèrent comme un seul homme en direction du coup de feu qui venait de parvenir à leurs tympans. Engouffré dans un épais manteau de cuir matelassé se trouvait un homme, immense, serrant entre ses doigts le canon encore fumant d'un lourd fusil arborant une croix métallique sur le dessus. L'église, ici ? Recrachant le plomb coincé dans sa mâchoire, l'homonculus se tourna à son tour vers l'étranger et se saisit de l'une de ses rapières. Or, lorsqu'il voulut donner l'ordre d'attaquer, l'homme leur jeta au visage une série de fioles et de bombes en tout genre, recouvrant ainsi la zone d'un épaisse fumée noire et nauséabonde. Rapidement, la confusion gagna les monstres. Certains s’entretuèrent en tentant de saisir l'inconnu, qui se se fraya un chemin jusqu'à Canine à une vitesse ahurissante.

-Accroches toi.

L'étranger blottit le corps meurtri du vampire dans ses bras, et s'extirpa de la fumée d'un pas régulier et agile. Quelques monstres eurent le temps de partir à sa poursuite, mais celui-ci les devança sans trop d'effort, s'engouffrant à travers les ruelles jusqu'à disparaitre complètement. C'est alors que l'horloger arriva, découvrant ainsi une zizanie des plus complète au sein des maudits et autre abominations. Seconde Canine se précipita vers lui, furieux.

-Qu'est ce que tu veux !?

-Canine, où est il ?

***

L'horloger interrompit son récit auprès de la Sorcière, comme s'il escomptait une punition pour avoir faillit. Le scientifique quant à lui, témoignait d'un air profondément choqué. Encore une fois, il s'empara de la parole sans gêne.

-Cet imbécile avait la pierre et il n'a même pas pris la peine de me le dire !? Bon sang...qu'on aille me le chercher ! Somma le vieil homme à deux maudits.

Ce qu'il ignorait, c'est qu'ils auraient beau chercher, son fils demeureraient introuvable. Il s'était désormais évanouie dans la nature avec une seul but, ramener la tête de Canine.


Dernière édition par Théodore Fiddle le 6/12/2018, 00:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty5/8/2018, 22:05

L’attente. Ce moment où le temps se suspend. Alice restait de marbre tandis que la Sorcière continuait de lui parler, de dire à quel point elle était fière de voir sa descendance suivre le même chemin qu’elle. D’expliquer pourquoi tous les êtres misérables de cette ville méritaient de mourir. Alice s’autorisa un léger sourire crispé, comme si elle approuvait ses paroles.

L’attente. Celle qui vous oblige à réfléchir pour occuper votre cerveau sous peine de vous trahir. Alice commençait à douter de la finalité de ce plan. Et s’ils se rendaient compte qu’elle était en train de les mener par le bout du nez ? Et si le Scientifique souhaitait récupérer sa créature et décidait de la tuer pour qu’elle n’ait plus aucune emprise sur Canine ? Et si l’Horloger voyait d’un mauvais œil cette alliance, pensant qu’elle essayait de lui voler sa place ? Et si… et si Canine décidait de lui régler son compte, pensant à une trahison vu qu’elle ne suivait absolument pas son propre plan ? L’avenir était totalement incertain, elle n’avait aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir se passer.

Mais elle devait se ressaisir. Depuis quand Alice Carwell laissait-elle donc la peur prendre le dessus ? Elle était bien au-dessus de ça. Elle était au-dessus de tout, même. Après tout ce qu’elle avait enduré ces derniers temps, le nombre de fois où sa vie n’avait tenu qu’à un fil, ce n’était pas l’incertitude qui allait la faire flancher. Elle ferma les yeux quelques secondes afin de se recentrer sur elle-même avant de les rouvrir et de relever fièrement la tête. Elle avait subi une grande partie de cette histoire, il était maintenant temps qu’elle prenne le contrôle. Après tout, elle était née pour régner, elle ne faisait que prendre la place qui lui revenait.

Le groupe de l’Horloger arriva à ce moment-là. Alice se concentra pour rester de marbre, même en voyant les acolytes de Canine. Elle sentit quelque chose de bizarre, comme… oui, un pincement au coeur. Des regrets. Ils allaient sûrement la détester présentement. Tant pis, elle ne pouvait malheureusement pas y faire grand chose. Il fallait parfois savoir sacrifier des pions pour pouvoir avancer. Lorsque le Scientifique se tourna vers elle, elle eut un sourire glacial à son encontre. Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Son mépris était authentique, envers cet homme qui s’était cru plus fort que Dieu. Elle avait beau trouver Canine grandement utile, son existence sur Terre était une hérésie, comme celle de toutes les autres créatures. Elle tourna ostensiblement la tête vers l’Horloger pour écouter son récit.

Quand il eut fini, elle dut réfléchir à grande vitesse. Canine était bien trop affaibli s’il n’avait plus sa pierre. Il risquait même probablement de mourir dans les heures qui venaient. Son plan initial était de jouer en finesse pour se faire une place à côté de la Sorcière et pousser l’Horloger à commettre une erreur, l’amenant à la mort. Mais elle n’allait pas en avoir le temps. Si les Maudits représentaient une menace certaine pour son allié, l’Horloger et l’autre homonculus étaient les dangers les plus importants. Elle ne pouvait rien faire pour le second, mais elle devait pouvoir être en état de mettre le premier hors d’état de nuire. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour essayer de sauver Canine… et sa ville au passage.

- Bande d’incapables !

Sa voix tonna, forte et méprisante comme elle savait si bien le faire.

- Je vous offre Canine sur un plateau d’argent, complètement affaibli, et vous n’êtes même pas capables de le tuer ou de l’arrêter. A quoi servez-vous donc ? Vous mériteriez de tous être punis sur le champ. La médiocrité n’a pas sa place quand on a l’ambition de dominer le monde.

Elle tourna la tête vers le Sorcière.

- Comme visiblement, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je vais aller chercher Canine moi-même, ce qui vous prouvera ma bonne foi. Une fois qu’il sera entre vos mains, nous pourrons enfin avancer.
- S’il est aussi affaibli qu’il semble l’être, il ne va pas m’être d’une grande utilité.
- Ne vous en faites pas. S’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ces aventures, c’est le pouvoir du sang. Le mien devrait pouvoir maintenir Canine en vie, le temps que ce cher Scientifique se rende utile et recrée une nouvelle pierre.
- Et comment comptes-tu t’y prendre pour le débusquer ?
- En jouant les demoiselles en détresse. J’aurais besoin que l’Horloger vienne avec moi. Et vous autres, vous restez tous là. Hors de question que vous veniez encore tout gâcher.


Alice pouvait bien voir que la Sorcière hésitait grandement. Le regard de la femme allait de visage en visage, cherchant une preuve que la jeune n’essayait pas de tromper la vieille. Elle finit cependant par céder. Alice connaissait bien son ancêtre : celle-ci ne savait pas résister à l’appât du gain. Avoir Canine sous la main représentait bien trop d’intérêt pour qu’elle laisse cette opportunité lui échapper.

- Très bien. Accompagne-la et garde un œil sur elle.

L’Horloger acquiesça avec mauvaise grâce. En passant devant lui, la rouquine ne put s’empêcher de lui décocher un léger sourire en coin. Est-ce que son but serait de le mettre en rogne ? Probablement. D’un pas rapide, ils descendirent la tour. Dehors, la nuit était maintenant bien tombée et les créatures qui parcouraient la ville disposaient de toute leur puissance. Heureusement, la présence de l’être horrifique à ses côtés les empêchait de trop s’approcher. Elle commença à se diriger dans un dédale de rues, éloignant l’Horloger le plus possible de la tour. Son plan n’était pas encore très clair dans sa tête. En réalité, elle n’avait pas vraiment de plan, si ce n’est essayer de gagner du temps.

Mais il faut croire que le peu de pouvoir dont elle disposait avait fini par lui monter à la tête. Au fur et à mesure qu’ils marchaient, elle se mit à penser qu’elle pourrait très bien se débarrasser de l’Horloger maintenant. Elle finit par se retourner vers lui et croiser les bras, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Alors, qu’est-ce que cela fait de perdre sa place dans le coeur de celui que tu considères comme ta mère, comme la personne la plus importante de ta vie ?
- Ca ne va pas durer longtemps, tu feras une erreur et elle t’éliminera. Tu as vraiment cru qu’elle s’était fait avoir par toi ?
- Oh, mais je la trompe nullement. Je lui ai promis des choses que tu ne pouvais plus lui apporter. Tu es devenu inutile, c’est tout. Tu n’as plus aucun intérêt à ses yeux. Penses-tu vraiment qu’elle va s’encombrer de toi quand elle partira à la conquête du reste du pays ? Non, tu ne ferais que la gêner, à gémir comme un enfant dans ses jupes. Regarde-toi… Tu ne vis que pour la servir, mais tu n’as même pas été capable de t’occuper de Canine… Tu l’as déçu comme jamais, ce n’était pourtant pas bien compliqué.


Elle continua sur le même ton, s’approchant petit à petit de lui, jusqu'à approcher son visage à seulement quelques centimètres du sien. Ses yeux brillaient de mépris, ceux de son adversaire de rage. Elle ne réfléchissait même plus à ce qu’elle disait, laissant sa rancoeur sortir.

- Finalement, tu n’es qu’un monstre, une parodie d’être humain qui ne pourrait jamais être ce que tu prétends être. Il est temps que je corrige ce fait.

D’un geste fluide, elle attrapa la dague que l’Horloger portait à la ceinture et la lui plongea dans le mécanisme qui lui servait de coeur. Malheureusement pour elle, il eut un mouvement de recul instinctif, si bien qu’elle ne put frapper correctement. La créature semblait quand même atteinte, portant une main à l’emplacement de l’horloge.

- Je vais te tuer, te réduire en charpie. Quand tu ne seras plus qu’une flaque de chair et de sang sur le sol, j’irai m’occuper de ton serviteur.


Alice ne répondit rien, se concentrant et se mettant plus ou moins en garde. Il était temps qu’elle fasse ses preuves.
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MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty23/12/2018, 21:10

Au beau milieu d'un ruelle perdue dans les entrailles de Damn Time, se trouvait Canine ainsi que son bienfaiteur, cherchant tout deux à recouvrer des forces. L'homonculus n'avait reprit conscience que récemment et ce à cause de son piteux état. Il se mit alors à observer de son unique œil valide celui qui l'avait sauvé. Ce dernier était un homme immense, avoisinant les deux mètres, le visage recouvert d'une épaisse barbe grisonnante et le crâne rasé. Ses vêtements, bien qu'abimés, indiquaient clairement qu'il appartenait à un ordre religieux. Mais son teint était d'un pâle presque maladif, et Canine finit par comprendre pourquoi. Il connaissait parfaitement cette personne.

-Maître...je constate que vous avez fini par trouver un nouveau corps. Mais...ne devait-il pas être « de préférence en bon état » ? Je vous trouve bien décrépie...

-Que veux tu, je n'ai eu d'autre choix que de prendre ce qui me tombait sous la main...Tu n'escomptais tout de même pas que je laisse cette sorcière de pacotille triompher ? Elle croit m'avoir vaincu...mais toi et moi Canine, nous allons lui montrer qu'elle a eu tord de se croire toute puissante.

-Tss...je ne ferais pas grand chose dans l'état actuel.


Le sorcier retroussa sa manche et tendit son poignet face au visage de l'homonculus.

-Bois.

Le vampire hésita quelques instants, il savait que le goût serait atroce. Par le passé, il avait déjà dû se résoudre à boire le sang de son maître, c'est d'ailleurs ce qui avait permis de le ramener à la vie lors de sa tentative se suicide, il y a de ça plus d'un siècle et demi...Mais jamais, il n'en avait gardé un bon souvenir. Car s'il ne s'agissait plus de cadavres à proprement parlé, les corps dont prenait possession le sorcier pour pouvoir subsister n'étaient pas non plus tout à fait vivant. Malgré cela, Théodore dû se résoudre à se repaître du sang que lui offrait le sorcier, lui permettant ainsi de regagner un brin de vivacité. Il finit néanmoins par repousser le bras de son bienfaiteur lorsque s'en fut trop pour lui, recrachant comme à l'accoutumer la dernière goutte, tout en affichant une grimace de dégoût. Son maître rabaissa alors sa manche tout en se redressant.

-Il nous faut un plan...Cette garce a répandu ses monstres partout à travers la ville, s'est emparée du coffre de pierres, et je mettrais ma main à couper qu'elle a déjà capturée Miss Carwell et les deux petits. Au point où nous en sommes, nous devrions peut être...

-Je dois avant tout retrouver Seconde Canine. Il a ma pierre.

-Plus tard ! Nous trouverons un substitut de pierre, ou bien j'userais de ma magie pour te maintenir en vie une fois mes pouvoirs revenus, en attendant notre priorité doit être de mettre un terme aux agissements de la sorcière !


Canine esquissa un sourire moqueur.

-Non, je ne me jetterais pas tête baissée au grand clocher, allez-y donc sans moi. Je n'ai que faire de votre désir de vengeance. Car c'est de ça dont il s'agit n'est ce pas ?

-Là n'est pas la question !

-Toujours est il que je vais détruire cet homonculus de bas étage et récupérer ce qui m'appartient. Après quoi j'irais retrouver Alice pour m'assurer de sa sécurité. Avec, ou sans votre approbation.


Le sorcier, guidé par la colère, s'approcha du vampire d'un pas menaçant.

-Petit ingrat, je viens encore de te sauver et tu oses te montrer aussi effronté ? Si je te dis que nous allons nous en prendre à la sorcière, alors tu te dois de m'apporter ton aide !

Le chasseur fouilla à l'arrière de sa ceinture et en retira le colt, qu'il tendit calmement à son Maitre.

-Vous voulez la voir la mourir ? Alors reprenez donc ceci et allez lui coller une balle entre les deux yeux.

-Je vois...Tu préfères me tourner le dos ? Ta maudite pierre est donc plus importante ? A moins que tu n’ai plus d'yeux que pour Carwell !?


Canine l'observa d'un air surpris.

-D'où vous viennent de telles suspicions ? Je n'ai fais que me rapprocher d'elle pour nous assurer de sa loyauté face à la sorcière, comme vous me l'avez si bien conseillé. Mais je vous rassures, elle n'est rien d'autre qu'un moyen de parvenir à mes fins. Tout comme vous...

Le sorcier bouillonnait de rage en dedans.

-Soit !

Il se saisit brutalement le colt et tourna le dos à la créature, commençant à s'aventurer à travers la ruelle d'un pas déterminé. Canine s'exclama alors :

-D'ailleurs...pourquoi cette obsession avec les religieux ?

Le sorcier se stoppa brutalement, interloqué. Il tourna légèrement la tête en direction de son interlocuteur.

-Je ne vois pas de quoi tu parles ! Ce corps est l'un des premiers que j'ai trouvé, je te l'ai déjà dis.

-Tout de même, la coïncidence est troublante. D'abord John Lynch, maintenant lui...Car vous aurez beau le nier de toute vos forces, mais vous étiez derrière la transformation de John Lynch. Le travail du scientifique n'est pas aussi instable, et vous m'avez subtilisé les pierres quelques jours à peine avant qu'Alice et moi ne croisions sa route. C'est à ce même moment que vous avez commencé à développer cette obsession pour les pierres, et à comment nous pourrions les utiliser contre la sorcière...alors je vous reformule la question : que cherchez vous à me cacher, « Maitre » ?


Le sorcier eut un léger ricanement, mais ne daigna pas répondre. Il partit sans dire un mot, les doigts fermement accroché au colt. Canine le laissa partir, considérant que ce silence en disait plus long que n'importe quelle réponse. L'homonculus fit alors un rapide inventaire de son équipement, et constata avec agacement qu'il avait égaré son katana sacré lors de l'affrontement contre son double. Le colt étant à présent entre les mains du sorcier, il ne lui restait donc plus qu'un katana accompagné de deux revolvers aux barils vides.

Par chance, son Maitre, peu habitué à devoir utiliser des armes, avait par mégarde laissé le fusil dont il disposait. Théodore l'analysa d'un peu plus près. Il s'agissait d'un fusil à canon scié fait d'un métal à la teinture dorée, le tout recouvert par une épaisse croix en fer sur le dessus. Pas de doute possible, cette arme devait appartenir au pauvre bougre dont le sorcier avait subtiliser le corps. Comme quoi, face au chaos généralisé, certains religieux avaient su mettre de côté leurs principes et s'étaient résolus à employer les mêmes méthodes que les chasseurs. Fiddle s'empara alors de l'arme et fut ravi de constater qu'il y restait deux munitions. Ce serait bien loin de suffire s'il espérait tenir tête à Seconde Canine, mais le temps lui était compté. Le sang du sorcier n'agirait qu'un temps, aussi devait-il se dépêcher. Sans trop savoir où aller, l'homonculus s'engouffra davantage dans les rues sinueuses de Damn Time, à la recherche de son double.

***

Non loin du grand clocher, Seconde Canine s'était affalé sur le toit d'une vieille bicoque dont les propriétaires avaient désertés les lieux depuis bien longtemps, comme la moitié du quartier, et ce à cause des Maudits. Il essuya les dernières larmes de sang qui lui recouvraient la figure, tentant tant bien que mal de reprendre ses esprits. Les choses ne changeraient décidément jamais. Il aurait beau continuer à suivre chacune des instructions qui lui étaient données, cela ne suffirait jamais aux yeux de son père. Car au milieu de leur portait de famille se trouvait une ombre. Une ombre qui s'accaparait tout l'amour du scientifique, une ombre qui l'empêcherait à tout jamais de devenir celui qu'il était censé être, et ce de par sa simple existence. Canine...

L'homonculus sortit alors de sa poche le trophée le plus précieux qu'il lui avait été donné d'obtenir et se mit à le contempler avec attention. Du revers de la main, il balaya le reste de sang séché dont elle était recouverte. Cette pierre était des plus étrange...Et pour cause, toutes les pierres auxquels il avait été exposé était habituellement de couleur rouge sombre, semblable à du vin. En revanche, celle-ci était d'un noir abyssal et semblait suinter. En son centre subsistait toutefois une légère lumière rougeâtre, prouvant qu'il s'agissait bien d'un fragment de la pierre philosophal originel. Noyé par le chagrin et la colère, Seconde Canine finit par se convaincre bêtement qu'il s'agissait là d'un détail anodin. Il supposa que cette pierre était peut être unique, justifiant ainsi l’obsession que nourrissait son père à l'égard de son jumeau.

La créature serra alors le trophée entre ses doigts avec un regard amer. Sa propre pierre faisait à peine un tiers de la taille de celle-ci. Ce qui n'avait rien d'étonnant, puisque qu'il n'avait vu le jour pour une seule et unique raison : être une copie conforme de Canine premier du nom. Sa propre pierre avait donc été modelée par le scientifique pour ressembler en tout point à celle de notre cher vampire, mais elle n'avait nulle besoin d'être aussi puissante que l'originel. Tout partait de cette maudite pierre qu'il tenait dans la main. Son regard se tourna alors froidement vers le second trophée qu'il avait obtenu durant la bataille. L'arme favorite du chasseur, le katana forgé il y a de cela trois siècles, et qui fut sacré par des moines bouddhiste d'un temple perdu au fin fond du japon. Il avait du mal à l'admettre, mais il comprenait l'attrait de son double pour une telle arme. Il saisit délicatement la lame avec sa main libre, et tourna la pointe de celle-ci dans sa direction.

Sans une once d'hésitation, il enfonça brusquement le métal dans la chair de son torse, et se mit à scier de haut en bas tel un boucher inexpérimenté. Il poussa des cris aiguës témoignant de son supplice, mais ne s'arrêta que lorsque la plaie fut assez béante pour y faire passer sa main. Plié de douleur et rongé par la colère, il balança au loin le katana, qui alla se perdre dans les rues de Damn Time. Puis, la créature enfonça brusquement la pierre noircie dans sa poitrine, cherchant à la mettre en contact avec son propre fragment de pierre philosophale. Il se tortilla sous le poids de la douleur, mais toucha rapidement au but. Attirés comme deux aimants, les pierres jumelles entrèrent aussitôt en communion, de microscopiques étincelles rougeâtres s'en dégageant. Seconde Canine poussa soudain un cri ignoble.

Ce qui parvint jusqu'aux oreilles des deux maudits que le scientifique avait envoyé à sa poursuite, qui reconnurent aussitôt l'auteur de cette plainte. Ils escaladèrent à l'unisson pour rejoindre le toit, puis y trouvèrent l'homonculus, nu comme un vers et recroquevillé sur lui même. Le premier maudit fut interloqué par la situation, et hésita et agir. Le second demeura quant à lui impassible, et s'avança d'un pas déterminé en direction de la créature.

-Tu viens avec nous, ordre du scientifique.

-Lai...laissez moi...


Résigné, le maudit voulut se saisir du bras de l'homonculus. Mal lui en pris, car les crocs de la créatures vinrent lui déchirer la gorge d'un coup sec, provoquant aussitôt une hémorragie. Choqué, il tituba en arrière et porta aussitôt ses mains contre la plaie. Seconde Canine profita alors de cette occasion pour se munir de ses deux rapières étendues à même le sol. Il enfonça d'un coup sec les deux lames à travers le torse de l'importun, perforant ainsi son cœur fait de rouage. Le maudit s'écroula au sol sans même avoir pu se défendre, son horloge n'émettant désormais plus aucun cliquetis. Paniqué, le deuxième maudit se saisit de son revolver et tenta tant bien que mal d'abattre le monstre qui s'élançait dans sa direction. Malheureusement pour lui, aucun de ses tirs ne parvint à faire mouche, et le bras de son assaillant vint se loger à travers sa poitrine, lui arrachant au passage son horloge. Le maudit s'écroula à son tour, rejoignant ainsi son compagnon d'arme dans la mort.

Seconde Canine jubilait. De toute son existence, il n'avait jamais ressenti un tel pouvoir. Il fallait qu'il le lui montre...qu'il en soit témoin. Ou mieux, que ce soit la dernière chose à laquelle il assiste avant de passer à trépas. Oui, il devait faire payer Canine pour son arrogance et il était bien résolu à ne laisser personne se mettre en travers de sa route, cette fois ci... Le vampire détroussa alors le cadavre du second maudit afin de s'emparer de ses vêtements. Une fois apprêté, l'homonculus s'approcha du premier maudit pour en extraire ses deux rapières, mais constata avec déception que celles-ci avaient été profondément émoussées par sa dernière confrontation face à son alter égo. Mais qu'importe, seul comptait désormais de retrouver Canine. La créature extirpa les lames du cadavre et s'élança avec vivacité d'un toit à l'autre, submergé par la hâte à l'idée de voir le regard de son frère se remplir de désespoir...

***

Lorsqu'Alice passa à côté de lui, Lucas ne se gêna pas pour lui lancer un regard assassin. Elle les avait non seulement livrés en pâture à la sorcière et ses acolytes, mais elle s'apprêtait en plus à trahir leur bienfaiteur. Lorsqu'elle fut sur le point de quitter la pièce, la rage de l'adolescent l'emporta sur sa raison. Il beugla en sa direction.

-J'espère que Canine vous mettra en pièces, sale catin !

Le scientifique éclata de rire face à un tel dédain, juste avant de frapper violemment le garçon au visage, qui s'effondra au sol à demi conscient. L'homme retira son haut de forme un instant pour essuyer les quelques perles de sueur qui émanaient de son front, dévoilant ainsi un crâne victime d'une alopécie des plus disgracieuse. Il se tourna en direction de la sorcière et s'abaissa légèrement.

-Pardonnez le comportement de ce petit sauvageon madame, il a certainement dut passer trop de temps avec mon fils. Avec votre permission, je m'en vais lui inculquer quelques bonnes manières dans mon laboratoire.  

La sorcière acquiesça avec peu d’intérêt, avant de se retourner à nouveau vers le trou dans la toiture, observant les différents recoins de Damn Time en attendant que le scientifique s'en aille. Il était évident qu'elle éprouvait le plus grand mépris pour ce dernier, mais il savait se montrer utile. Celui-ci ordonna à un maudit bourré de cicatrices de ramasser l'adolescent. La créature s’exécuta avec peu de délicatesse et jeta Lucas contre son épaule. Susan était pour sa part tétanisée, incapable de bouger ne serai-ce qu'un orteil. Constatant cela, le scientifique afficha soudainement un sourire réconfortant et tendit doucement la main en direction de la petite ectoplasme. Bien que stupide, puisqu'ils étaient incapables d'avoir le moindre contact, ce geste fit reprendre ses esprits au fantôme. Elle consentit à les suivre sans un mot, passant à travers les marches du clocher à mesure qu'ils montaient en direction du laboratoire.

Une fois à destination, le maudit balança nonchalamment Lucas par terre. Le jeune homme poussa un râle de douleur, avant de se relever du mieux qu'il pouvait. Le scientifique fit alors un geste de la main pour signifier à la créature qu'il devait s'en aller. Ce dernier s'exécuta, refermant derrière lui la porte du laboratoire. La pièce était des plus sombre, aussi le maître des lieux s'en alla allumer diverses bougies en sifflotant l'air de rien. Susan sursauta en apercevant la bête qui se trouvait à l'autre bout de la pièce. Canine lui avait déjà parlé de cette créature, puisqu'il s'agissait là du tout premier homonculus crée par le scientifique, son loup garou. Ce dernier arborait un collier relié au mur par une épaisse chaîne d'argent l'empêchant de se mouvoir sur plus d'un mètre. Elle observa attentivement le monstre, et constata avec effroi que le vampire lui avait épargné les détails les plus sordides. La bête était à demie recouverte d'une lourde armure de métal, son corps étant quant à lui en bien piteux état. En vérité, il ressemblait plus à un cadavre ambulant qu'à un véritable loup garou. Et pour cause, les différentes tortures que lui avait infligé le scientifique en vue de le dompter étaient toujours présentes. Ses mains n'étaient plus que des moignons, et ses griffes n'étaient en réalité que d'épaisses lames d'acier accolées contre sa chaire. Différentes cicatrices parsemaient le reste de son corps ça et là, témoignant non seulement de son incapacité à se régénérer comme Canine, mais surtout de la cruauté à toute épreuve de son maître. Susan éprouva de la peine pour lui...Mais ce ne fut que de courtes durées, car le maître des lieux ne tarda pas à s'adresser à elle.

-Vous et vos semblables sont fascinants en tout point mademoiselle. Je dois admettre que les fantômes que j'avais crée il y a de ça quelques mois faisaient pales figures en comparaison...Seriez vous disposez à me parler un peu de votre euh...nature ?

La petite ectoplasme commença à avoir peur de cet homme étrange. Le ton de sa voix trahissait tout le vice qu'il portait en lui et le sourire qu'il arborait désormais était des plus malsain. Intimidée, elle recula en tentant de murmurer quelques mots, jusqu'à ce que Lucas ne s'interpose.

-Laisse la tranquille vieux tordu !

-Jeune homme, je n'aime décidément pas votre ton. Il me semblait pourtant vous avoir déjà fait passer le message.

-C'est ça, prenez vos grands airs...mais attendez un peu que Canine en ait fini avec Alice, et là il viendra pour vous ! Il massacrera chaque maudit qui hante ce foutu clocher, après quoi il vous arrachera le cœur !


L'homme ne put s'empêcher d'émettre un léger ricanement.

-Quelle imagination débordante, petit...Mais elle ne te sera d'aucune utilité ici. Car vos vies m'appartiennent désormais, que cela te plaise ou non. Tu ferais donc mieux de te montrer docile, sans quoi je me ferais un plaisir de sévir à nouveau.

Dès qu'il fut à sa portée, Lucas voulut le saisir par la gorge en vue de l’étrangler de toutes ses forces. Cependant, l'homme eut le réflexe de dégainer le poignard caché dans sa canne, et trancha d'un coup net quatre phalanges qui venaient lui effleurer la jugulaire. L'adolescent hurla, puis tomba à genoux en constatant avec horreur que sa main droite ne possédait plus qu'un doigt. Le scientifique agita la lame dans le vide afin d'en évacuer le sang, puis la rangea dans la canne qui lui servait de fourreau. Il se dirigea ensuite sans un bruit vers le fond de la pièce, tandis que Susan accourait auprès de son ami pour s'assurer qu'il allait bien. Un cliquetis, suivi de bruits de chaînes, retentirent à travers la pièce.

-Cerbère, montres lui ce qu'il en coûte d'être désobéissant.

Susan poussa un cri de terreur si strident qu'il retentit à travers tout le grand clocher.

***

Canine sentait que ses forces s'amenuisaient à chaque minute qui passait. Privé de sa pierre et de sang frais, son espérance de vie avoisinait une heure à peine. Et encore, cette estimation était sans compter sur un éventuel combat. Or, il se dirigeait sans même le savoir vers son alter ego. Des vertiges se mirent soudain à assaillir le vampire, qui dut se résoudre à s'appuyer contre les bâtiments pour pouvoir continuer à avancer. Au moins, il cesserait désormais de vomir du sang continuellement...

Non loin de là, au parc municipal, Seconde Canine était parvenu à mettre la main sur un petit groupe de chasseurs exterminant des Maudits. Ils étaient pour lui une occasion de tester ses nouveaux pouvoirs, et il s'en donnait à cœur joie. Les pauvres bougres n'avaient aucune chance face à une telle monstruosité, et le son de leurs membres se faisant déchiquetés se répandit à travers le parc. Le dernier survivant, privé de ses deux jambes, tenta de ramper tant bien que mal jusqu'à la sortie. Une rapière vint soudainement s'écraser face à son visage, lui sectionnant au passage un petit bout de nez. Seconde Canine se pencha vers ce petit être fragile et s'amusa à l'écouter supplier, négocier, puis enfin fondre en larmes. Il finit tout de même par planter sa deuxième rapière dans le crâne du chasseur sans une once de pitié. Il observa avec une pointe de fierté le carnage dont il était l'auteur, les carcasses de chasseurs recouvrant désormais le sol verdâtre du parc municipal. Dans sa précipitation, la créature n'avait même pas pensée à profiter d'une telle trouvaille pour pouvoir se sustenter.

Canine, qui avait perçu le hurlement des chasseurs, s'était posté à l'entrée du parc pour pouvoir observer la scène. Il aperçu ainsi son jumeau entrain de pavaner parmi les cadavres, ce qui lui inspira le plus grand mépris. Sans crier gare, il s'avança d'un pas déterminé vers l'homonculus en brandissant son tout nouveau fusil. Entendant approcher, Seconde Canine fit brusquement volte face et reconnu aussitôt le vampire. Il se mit à arborer un sourire des plus macabre, puis tenta de prendre la parole. Mal lui en pris, car Canine profita de cette occasion pour lui tirer en pleine tête. Une pluie de chevrotine vinrent alors déchirer la mâchoire de la créature, qui recula de quelques pas. Il se contenta ensuite de saisir le morceau de menton qui lui restait, et remit celui-ci en place d'un geste sec. Sa chair commença aussitôt à se régénérer, sous la forme d'une substance semblable à de l'encre noir, dégageant autour d'elle une épaisse fumée sombre. A cette matière visqueuse se substitua alors de l'os, suivi de muscles, pour enfin finir par de la peau, et ce en quelques secondes. Théodore, effaré de voir à quelle vitesse son adversaire se reconstituait, compris que son arme ne serait d'aucune utilité. Il lâcha le fusil dans l'herbe, et dégaina son katana sans dire un mot. Seconde Canine fit quant à lui claquer ses dents pour s'assurer qu'elles étaient de nouveaux opérationnelles, puis reprit là où il avait été interrompu.

-Soit, je constate que le dialogue n'est pas non plus ton fort, mon cher frère...

-Ma pierre, qu'en as tu fais ?


En réponse, l'homonculus plaça sa main gauche contre sa poitrine.

-Elle est là où elle aurait toujours dut être.

-Tu l'as assimilée ?

-Exactement, j'ai désormais notre plein potentiel. Et tu ne peux imaginer à quel point père s'est surpassé !


En apprenant une telle nouvelle, Canine ne pu retenir un infime sourire.

-Finissons en dans ce cas.

-Allons, regardes toi. Tu es à peine en état de tenir ton arme et tu t'évertue pourtant à être désespérément arrogant...


Ignorant ces provocations, Fiddle saisit son katana à l'aide de ses deux mains et asséna une large frappe circulaire. Son opposant se cantonna à recula d'un pas pour esquiver, mettant à profit cette opportunité pour dégainer à son tour ses deux rapières. Il riposta aussitôt en envoyant une rafale d'attaques en piquées de haut en bas. Canine ne parvint à contrer que peu d'assauts, se retrouvant rapidement recouvert de plaies ensanglantées. Il finit néanmoins par profiter d'une ouverture laissée par son assaillant pour lui donner un violent coup de pommeau à l’œil gauche, le rendant borgne à son tour. Surpris d'un tel retournement, l'homonculus se propulsa en arrière à l'aide d'un bond d'une vitesse inouïe. Agacé de voir que son jumeau s'était déjà régénérer, contrairement à lui, le chasseur fit tournoyer sa lame autour de lui même à mesure qu'il avançait. Une fois suffisamment proche, il bondit sur son adversaire à l'aide d'une violente attaque vertical. Son alter ego plaça instinctivement ses rapières face à lui en vue de se protéger, mais ces dernières éclatèrent à l'impact.  

La lame de Canine s'enfonça à travers le crâne de son jumeau et se fraya un chemin jusqu'à la moitié de son torse. La vampire tenta alors de plonger sa main gauche à travers la poitrine de la créature, en vue de pouvoir lui arracher sa pierre. Or, les mains de Seconde Canine lâchèrent ses rapières et vinrent se saisirent du poignet de notre chasseur, avant de se mettre à le serrer avec brutalité. Un craquement sourd retentit soudain à travers le parc. Théodore ne parvint pas à retenir un léger râle de douleur tandis qu'il extirpait son arme du corps de son opposant, reculant de quelques pas pour pouvoir constater que sa main gauche pendait mollement sans qu'il parvienne à la bouger. Seconde Canine, dont la régénération était déjà à mi-parcours, s'avança à pas lents.

-Tu possèdes encore de la ressource ! Mais tu ne pourras jamais me vaincre, pas avec mes nouveaux pouvoirs...je vais te montrer. Je vais te montrer ce qu'est un véritable seigneur vampire !

Le rouge de ses pupilles s'intensifia brusquement, jusqu'à en devenir luminescent. Une légère fumée noirâtre se dégagea alors de l'arrière de ses membres, laissant ainsi une traînée derrière lui à mesure qu'il avançait. En le voyant approcher, Fiddle puisa dans ses dernière forces pour frapper en direction de ses côtes. D'un geste surhumain, Seconde Canine se saisit de la lame du katana et l'arracha des mains de son propriétaire. Il empoigna rapidement le pommeau et enchaîna les attaques sans laisser le temps à son adversaire de réagir. Les entailles se multiplièrent rapidement à travers la chair de Canine, jusqu'à ce que son corps entier n'en soit finalement recouvert. Le vampire tomba à genoux, incapable de riposter.

Les nuages recouvrant le ciel nocturne de Damn Time n'avaient cessés de s'épaissir tout au long de la soirée, jusqu'à finalement s'assombrir et recouvrir la quasi totalité du ciel visible dans les environs. Une pluie battante commença  à s'abattre progressivement sur plusieurs kilomètres, suivi d'un orage des plus violents. Ainsi, d'épaisses gouttes d'eaux vinrent soudain s'échouer en rafale sur notre deux protagonistes, tandis que la fin de leur affrontement semblait enfin avoir sonné. Canine avait les yeux plongés dans le vague, incapable d'accepter qu'il allait enfin connaître la vraie mort dans de telles conditions. Seconde Canine pour sa part, plaqua ses cheveux mouillés en arrière à l'aide d'un geste de la main ridiculement égocentrique. L'heure qu'il avait tant attendue arrivait. Cet instant, dont il avait rêvé jours et nuits, était finalement bien réel. Savourant chaque seconde, il admira la lame ensanglantée du katana et se mit en tête de la placer contre la gorge de son jumeau, avant de lui demander s'il avait une dernière parole à émettre. Or, à peine avait il eut le temps d'envisager ce scénario qu'une épaisse gerbe de sang noir s'échappa de ses lèvres. Il se figea d'incompréhension et porta ses doigts à sa bouche, constatant le liquide noirâtre qu'il venait de recracher. Il fut aussitôt assaillit d'une nouvelle nausée, et se courba en avant pour vomir une marre de sang tout aussi fétide.

Il n'en fallut pas plus à Théodore pour comprendre de quoi il s'agissait. Celui-ci trouva alors la force de se jeter sur le côté, saisissant au passage de sa main valide le manche du fusil qu'il avait précédemment laissé au sol. Sans que son adversaire n'ait le temps de réagir, il pointa la canon de l'arme en direction de sa poitrine et tira la dernière balle qui lui restait. Cette fois ci, Seconde Canine fut propulser en arrière, et s'écroula au sol tandis que son torse arborait de larges trous dans lesquels la chevrotine s'était enfoncée. La créature releva la tête avec difficulté, et réalisa que sa chair ne parvenait pas à se reconstituer, ce qui lui provoqua aussitôt une crise de panique.

-Qu...Qu'est ce que tu m'as fais !?

-La véritable question est plutôt : Qu'est ce que tu t'es fais ?

-Quoi ??

-La pierre, sombre idiot.

-Cette...
Il cracha une nouvelle gerbe de sang.Cette pierre me revient de droit, jamais elle ne m'infligerait une chose pareille !

-Ah ? En es tu certain ?    

-Tu insinues que je ne peu pas la supporter !?

-Cela n'a rien à voir.


Canine, qui s'était entre temps rapprocher de son adversaire, se pencha pour ramasser le katana que se son jumeau avait laissé tomber.

-Pour être tout à fait honnête, tu es loin d'être quelqu'un de très subtil, Seconde Canine. Ton « père » et toi n'avaient même pas cherchés à cacher ton but. Dès notre première rencontre en France, il était évident que ton objectif était de me remplacer, mais pour cela il te fallait ma pierre...

-Où veux tu en venir ??

-J'ai alors décidé que le plus simple était encore de te laisser me la prendre, en prenant bien sûr des dispositions. Car vois tu, depuis notre dernier affrontement je ne me suis nourrie quasi exclusivement que du pire poison existant pour nous autres « vampires ».


Seconde Canine écarquilla les yeux.

-Du sang de mort !?

-Précisément. Or, nous savons tout deux que nos facultés sont uniquement dû à notre pierre. Ce ne sont pas nos organes qui diffusent le sang que nous ingurgitons à travers notre organisme, mais bien elle. J'en suis donc venu à la conclusion qu'en absorbant quotidiennement du sang de mort, la pierre elle même finirait par être empoisonnée, d'où la situation dans laquelle tu te trouve à présent.

Seconde Canine fut soudainement prit de spasmes tandis qu'un sang putride continuait à s'écouler entre ses lèvres. Il lui paraissait désormais impossible de se relever tant les sensations qu'il expérimentait étaient insoutenables. Prenant sur lui autant que faire se peu, il trouva toutefois la force de répondre à son alter ego.

-Tu mens ! Tu mens !!!

En réponse, Canine se contenta d'apposer la pointe de sa lame contre la poitrine sanglante de l'homonculus.

-Tu espères me faire croire que tu avais planifié tout ceci !!?  

-J’admets que ce plan était des plus risqué, mais c'est ta bêtise qui m'a permis de le mener à bien. Car je m'attendais certes à un piège en revenant à Damn Time, mais pas à un chaos de cette ampleur...


Il enfonça lentement son katana à travers le thorax de la créature.

-Tu aurais dû me tuer quand tu en avais l'occasion.

Il s'accroupit ensuite par dessus son jumeau et plongea ses doigts dans la plaie béante qu'il venait de lui infliger. Seconde Canine poussa des cris de douleurs tout en se débattant frénétiquement, mais rien n'y fit. Théodore arracha alors la pierre et se mit à la brandir tandis que la lumière d'un éclair assourdissant recouvrait le parc. Il utilisa la pierre pour frapper son rival au visage une première fois, puis une seconde, et se mit à répéter l'opération avec une brutalité des plus primitives. Il frappa, encore, et encore, sans parvenir à s'arrêter. Il ne fut finalement en mesure de reprendre ses esprits que lorsqu'il réalisa qu'il avait heurté le sol à plusieurs reprises, le crâne de son alter ego n'étant désormais plus qu'une flaque de tissus organiques ensanglantés.

A bout de force, le chasseur se laissa tomber et s'allongea sur le sol verdâtre et humide du parc. Il posa la pierre philosophale quelques instants pour pouvoir se munir de son katana, avant d'enfoncer finement la pointe de ce dernier à travers son torse, découpant la chair tel un chirurgien expérimenté. Crispé par la douleur, il laissa son arme tomber et serra le poing quelques instants. Puis, il se saisit à nouveau de la pierre et replaça celle-ci à l'intérieur de sa poitrine. Or, s'il escomptait pouvoir enfin se régénérer et purifier la pierre au passage, il ne lui restait désormais plus qu'une seule chose à faire : Se nourrir.  

***

Les pieds du sorcier claquaient contre les différentes flaques d'eau à mesure qu'il franchissait les rues d'un pas déterminé. Ses doigts étaient fermement cramponnés au manche du colt, dans lequel il fut rassurer de trouver encore trois munitions.

-Une pour l'horloger...Une pour Victor...Et une pour toi, Madeleine !

Pensa-t-il tout haut.
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Alice Carwell
Sale Gamine Cruelle/ Fondat'
Alice Carwell


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Zizanie [Pv: Alice] Empty
MessageSujet: Re: Zizanie [Pv: Alice]   Zizanie [Pv: Alice] Empty12/4/2019, 18:50

Alice regardait son ennemi droit dans les yeux, la respiration haletante, les muscles tendus. Chaque fibre de son corps était pleinement investie dans cette tentative de survie. Elle le savait pertinemment : cet affrontement signait sa mort si elle ne le remportait pas. Elle voyait la flamme de la vengeance dans le regard de l’Horloger, son envie de faire couler son sang et se repaître. La rousse avait l’impression d’arriver à un niveau de conscience d’elle-même qu’elle n’avait jamais atteint jusque là. L’instinct de survie prenait le pas. Il avait été bien aiguisé par ses dernières péripéties. Si ses aventures avec Canine lui avaient bien appris quelque chose, c’était ça : ne plus être inactive devant le danger. Il y avait cependant une chose que son instinct lui soufflait actuellement, c’était que son inconscience de tenter d’arrêter l’Horloger seule risquait bien de lui coûter très cher.

Elle détaille l’homme en face d’elle (enfin, si on pouvait le qualifier d’homme, monstre aurait sûrement été plus approprié). De haute taille, les cheveux bruns et courts, le visage banal, dotée d’une légère barbe, il n’avait pourtant rien d’extraordinaire. Certes, il dégageait une aura peu commune qui pouvait provoquer de la crainte chez les personnes qui croisaient son regard fou. Mais au final, Alice était au dessus de ça. Pourquoi cet homme lui ferait peur alors que finalement, il devait l’éliminer parce qu’elle représentait une menace ? C’est qu’au fond, elle pouvait rivaliser avec lui. Voire pire, le battre. Sinon, ils n’auraient même pas pris la peine de s’intéresser à elle ou alors, uniquement pour l’écraser comme un vulgaire insecte. Au fur et à mesure que la jeune femme prenait pleinement conscience du fait qu’elle n’était plus une pauvre petite chose inoffensive, sa posture se modifia. Les épaules redressées, les deux pieds plantés dans le sol avec fermeté, le dos droit, le port de nuque fier. Elle n’avait aucune raison de courber l’échine devant lui. L’Horloger la regardait, légèrement surpris. Il n’avait visiblement pas l’habitude que ses ennemis, qu’il considérait plus comme des proies, lui tiennent tête.

- Je ne me laisserai pas avoir par tes menaces… Le temps où tu régnais par la terreur est terminé. Je n’ai absolument plus aucune crainte à ton égard. Je me rends bien compte que ce combat ne sera pas facile et qu’il est fort probable que je meurs. Mais tu sais quoi ? Eh bien, je l’accepterai. J’accueillerai la mort comme il se doit. J’aurais déjà dû la rencontrer. Je l’ai frôlé, touché du doigt à plusieurs reprises ces derniers mois. Il est temps d’arrêter de défier le destin. Ce soir, c’est le moment de vérité. Ou bien il était temps que mon âme passe dans l’autre monde, ou bien je survivrai parce que mon heure n’était pas encore venue.

- Les femmes… Vous pensez toujours que parler va vous faire gagner du temps.


L’Horloger se précipita sur elle. Alice savait très bien qu’il pouvait l’écharper vive à mains nues sans aucun problème. Il était doté d’une force surhumaine, elle ne doutait pas qu’il aurait pu lui arracher les membres s’il en prenait le temps. Elle devait absolument l’empêcher de l’attraper. S’il plantait ses griffes dans sa chair, elle ne pourrait jamais s’en défaire.

La pluie commença à tomber, rendant les pavés glissants. Alice réussissait à éviter les coups de l’Horloger. Malgré que son coup n’est fait qu’effleurer son horloge, elle avait visiblement fait des dégâts, car son ennemi avait des mouvements saccadés et bien moins rapides que ce qu’il aurait pu faire s’il était en pleine possession de ses moyens. Cependant, si elle arrivait à survivre, ce n’est pas pour ça qu’elle réussissait à prendre le dessus dans cet affrontement. Elle allait finir par se fatiguer et faire une erreur fatale.

Viens me chercher…

La jeune rousse fronça les sourcils, tentant de ne pas se déconcentrer. Quelle était cette voix ? Comme un murmure dans son oreille, d’une voix éthérée, sans timbre…  Elle eut soudain l’intuition qu’il fallait qu’elle aille chercher quelque chose. Qu’elle parte dans une seule direction. Il fallait pour cela qu’elle réussisse à se désengager du combat, surtout qu’elle n’allait pas tarder à se retrouver dos au mur, au sens premier du terme. Ils arrivaient au bout de la place et la ruelle dans laquelle elle savait devoir s’engager se trouvait de l’autre côté. Il était temps qu’elle devienne active. Au lieu de se contenter de parer le prochain coup, elle se porta en avant, la dague tendue vers lui. Ce surprit visiblement son adversaire qui eut un moment d’hésitation, suffisant pour qu’elle lui décoche un coup de pied au genou. L’Horloger fut déséquilibré et d’une bourrade, elle le repoussa. Elle savait que cela ne servait à rien d’en faire plus, il ne lui faudrait que quelques secondes avant d’être de nouveau d’aplomb. Elle se contenta de courir en direction de sa destination.

- Lâche !

Les cris du monstre derrière elle ne la perturbaient pas. Elle savait qu’une chance de survie se trouvait là où ses pas la menaient. Elle courait pour sa vie, ses pieds touchant à peine le sol. Elle se sentait parfois glisser, mais elle ne ralentissait pas. L’Horloger la talonnait. Il ne la rattrapait pas à cause de son léger affaiblissement, mais elle savait que la moindre seconde d’hésitation la mènerait à sa perte.

Viens à moi…

Elle suivait cette voix, cette intuition qui la poussait dans une certaine direction. Son souffle se fit de plus en plus saccadé, ses jambes commençaient à se faire lourdes, mais elle ne ralentissait pas. Enfin, elle arrivait dans une ruelle et elle sentit qu’elle était arrivée. Un éclat métallique sur le sol attira son attention. Le katana sacré de Canine ! Elle se jeta dessus, roulant sur le sol avant de se retourner vers son adversaire, la lame pointé vers lui.

- Battons-nous à armes égales maintenant !

- Ce ne sera pas suffisant.


Alice sourit, confiante. Ca allait être plus que suffisant. Dès l’instant où elle avait saisit l’arme, elle avait senti la puissance l’envahir. Son sang s’était transformé en flux de puissance. Elle avait enfin accès à sa nature profonde.

Le sang. Il avait toujours été vecteur de pouvoir. Nombreux sortilèges et maléfices faisaient appel à lui, nombreux artéfacts le réclamaient, comme c’était le cas de la pierre incrustée en elle. Sa grand-mère, la Sorcière, s’était rendu compte d’à quel point ce liquide vital pouvait devenir précieux. Un sang fort coulait dans les veines de sa lignée et elle avait su le réveiller. Alice ne savait pas quel événement avait provoqué cela chez sa grand-mère. Cependant, à cet instant, elle était en train de vivre la même chose. Elle transcendait sa condition d’humaine banale pour devenir la véritable créature qu’elle était. Il n’y avait pas de mot pour la qualifier et au fond, elle faisait toujours partie des humains, mais elle était à présent de taille de se confronter à l’Horloger. Plus rapide, plus forte, plus puissante. C’en était fini avec la demoiselle en détresse, qui avait au final besoin de son Serviteur comme d’un chevalier servant. Il était temps qu’elle prenne la place qui lui revenait : celle de dirigeante de cette ville. Et surtout, qu’elle éradique une bonne fois pour toute la menace que représentaient l’Horloger et la Sorcière.

Dans un cri de rage, expulsant toute sa frustration et sa colère, elle se précipita sur son ennemi. Elle lui portait des coups puissants et rapides, tentant de percer sa défense. C’était un affrontement brutal, qui avait gagné en intensité maintenant que l’Horloger risquait également sa vie. Des blessures commençaient à apparaître des deux côtés. Il réussit à l’atteindre sévèrement au flanc, mais elle fit une entaille profonde à la cuisse. Elle fit finalement une erreur et il lui asséna un coup de poing qui l’envoya par terre, légèrement sonnée. Il se posta au-dessus d’elle, triomphant :

- Je t’avais dit que ce ne serait pas suffisant. Quoi que tu fasses, j’aurai toujours le dessus.

Il puait l’arrogance et la confiance en lui. Visiblement, il n’avait pas l’habitude que les personnes à terre fassent autre chose que de le supplier de les épargner. Depuis bien trop longtemps, il n’avait pas eu un adversaire à sa hauteur, oubliant les règles élémentaires. Comme de ne pas fanfaronner devant un ennemi avant que celui-ci ne soit véritablement agonisant. Alice se releva d’un bond et le katana vint se planter dans l’horloge qui servait de cœur au monstre.

Silence. Ils se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes, tous les deux aussi surpris par ce qu’il venait de se passer. L’Horloger tomba à genoux. Alice retira son arme et recula de quelques pas titubant. Son adversaire était pris de spasmes, comme une mécanique qui aurait besoin d’être huilée. Il ne poussa aucun cri, aucun gémissement, aucun grognement, rien qui pouvait laisser paraître une quelconque douleur. La rouquine sentit soudainement la fatigue s’abattre sur elle et tandis que son adversaire s’effondrait sur le sol, elle s’asseyait par terre. Elle avait réussi. Elle avait triomphé dans cet affrontement. Elle n’en revenait pas, complètement choquée d’être encore en vie et que ce soit l’Horloger qui soit en train de mourir.

- Comment… as-tu pu ?

- Je ne suis pas la petite fille de ta Maîtresse pour rien.

- Madeleine…


Son horloge s’arrêta et il mourut, le nom de la seule personne qui n’avait jamais compté au monde sur les lèvres.

***

Un cri, mêlant rage et douleur, retentit dans la tour de l’Horloge. La Sorcière avait ressenti la mort de son Serviteur. Un grand vide venait de se créer en elle. Pour la première fois depuis tant d’années, les larmes coulèrent, dévalant ses joues pour échouer dans son cou.

- Comment… comment…


Répétant inlassablement ce mot, elle se traîna jusqu’en haut de la tour. Sur le toit, la pluie et le vent lui fouettaient le visage, mais elle n’en avait cure. S’approchant du bord, elle regarda la ville qui s’étendait sous elle. La haine prit le pas sur le reste des sentiments qui se battait en elle. Ils allaient décidemment tout lui prendre. Son enfant, sa vie, son bonheur et maintenant, James, la seule personne digne de vivre avec elle. La seule personne qui trouvait grâce à ses yeux. Ils ne méritaient pas de vivre, même dans la solitude et la peur. Mais d’abord, elle devait se débarrasser de sa petite-fille et de son Serviteur. Elle ne doutait plus de la trahison de sa descendance. Quelle bêtise d’avoir pu croire qu’Alice pouvait être de son côté ! Elle aurait dû se rendre compte que c’était Canine qui réfléchissait pour eux deux. La jeune fille n’était qu’un pantin entre les mains de l’homonculus, complètement dépassée par la lutte qui prenait place actuellement. Elle ne se rendait pas compte de tout ce qui était en jeu, loin de là, sinon, elle aurait sûrement fui depuis longtemps. Mais très bien. Elle avait voulu se mêler de ce qui ne la regardait pas, qu’elle en assume les conséquences à présent.

Au bout de quelques instants de contemplation, la Sorcière essuya les dernières larmes qui avaient coulé et elle redescendit. Elle appela ses créations, afin que tous les Maudits de la ville convergent vers la tour. Elle s’enfonça ensuite dans les entrailles de la tour, afin d’avoir une petite discussion avec le Scientifique. Il aurait son rôle à jouer dans l’affrontement qui allait avoir lieu.

***

Alice finit par se relever. L’Horloger ne bougeait plus depuis quelques minutes. Ou quelques heures. Elle n’avait plus aucune notion du temps. Elle se sentait lasse. Ce n’était pas le moment de laisser tomber. Ils arrivaient au bout de leur quête. Une fois la Sorcière éliminée, elle aurait le droit de prendre du repos. Il fallait à présent qu’elle trouve son Serviteur. Sans lui, elle ne pouvait rien faire. Elle avait réussi à battre l’Horloger in extremis, mais les autres étaient plus forts. Elle avait besoin de l’avoir à côté d’elle.

Elle reprit le katana, essuyant la lame sur les habits trempés de l’Horloger. Là encore, elle avait juste besoin de suivre son intuition, qui la poussait dans une certaine direction. Elle était sûre de trouver Canine si elle suivait cette direction. Et ce fut effectivement le cas, car elle déboucha sur le parc où son Serviteur était allongé. Elle alla jusqu’à lui et s’agenouilla à côté de lui. Elle ne prit même pas la peine de lui demander ce qu’il s’était passé. Elle se doutait qu’il était passé à deux doigts de la mort, comme il en avait l’habitude. Et potentiellement que son jumeau était mort, car celui-ci n’aurait laissé aucun répit à Canine et l’aurait achevé.

- Nourrissez-vous.

Son ton était sans appel. A présent, elle savait que Canine pouvait boire son sang sans que cela ne lui porte préjudice. Et il allait clairement en avoir besoin. Elle ne lui laisserait pas le choix.
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