Joie Incessante [Libre]

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Souvenirs, souvenirs...Doucement endormi dans son bureau, bon nombre d'entre eux ne cessaient d'envahir les rêves de notre vampire. Des années enfouies depuis bien longtemps lui ressurgissaient alors en mémoire...
Il y a plus d'un siècle, au Japon, au beau milieux de plaines grisonnantes sur lesquels s'étendaient des guerriers à perte de vue. L'un d'entre eux s'avérait bel et bien être Théodore, pris entre 4 adversaires plus que redoutables. Armé d'une hallebarde, la créature n'était que trop endommagée. Un pas de côté, une frappe, un crâne fendu. Il pivote, tranche, puis contemple la giclée d'hémoglobine qui s'envole. Sans attendre davantage, il tournoie son arme avant de la planter violemment à travers l'ennemi, le décrochant brutalement du sol jusqu'à faire voler celui-ci sur ses camarades, provoquant une impressionnante pluie de sang. Or, l'affrontement s'annonçait quelque peu corsé. L'unique assaillant encore proche s'élançant sans prévenir, il brisa en deux d'un coup net l'arme de notre combattant, qui tomba genoux à terre le visage ouvert. Un grognement...l'air fendu par trois griffes invisibles...une carcasse déformée par l'impact...voilà tout ce qu'il en résulte. Relevé, le vampire se retourna pour contempler la situation, apercevant ses camarades enfouies dans la bataille. Dégainant son katana, le guerrier s'élança sans plus attendre dans la mêlée, tranchant sans interruptions tout corps intrus. Jamais de sa vie il n'avait encore tué de la sorte, nul n'en réchappait. Le sang pleuvait sans cesse, les corps s'effondraient à une vitesse déconcertante, encore, encore, la mort frappait sans même s'exténuer. Il frappa, encore et encore, les étincelles de sa lame allant jusqu'à l'aveugler. Seuls des filés de sang et l'éclat de son arme devinrent visibles.

Réveille en sursaut...Prit d'une panique démentiel, Canine dégaina aussitôt la lame cachée dans son gantelet gauche. Essoufflé, il lui fallut quelques minutes avant de se calmer pleinement, essuyant tant bien que mal la transpiration qui lui envahissait le visage. Réaménageant son poignard dans son étui, Fiddle se pencha avec quelques difficultés en arrière, appuyant ses mains contre sa figure. Déjà 250 ans que les cauchemars avaient démarrés...s'en était véritablement insupportable. 271 ans d'existence à devoir supporter au moindre assoupissement...Des années de hontes et de regrets à devoir affronter chaque soir... Après une maigre respiration, Théodore décrocha sa montre à gousset avant d'y observer l'heure. 23h37. Un toc résonna aussitôt à travers la pièce, suivi de l'ouverture de la porte. Le jeune Lucas tout juste rencontré pénétra dans la pièce sans un mot, déposant sur le bureau les deux nouveaux revolvers qu'il avait tout juste conçus à l'attention du vampire. Déballant tout un tas d'informations les concernant, Canine n'en écouta pas un mot. L'esprit bien trop occupé pour être attentif aux discours, notre sombre chasseur se leva sans un mot, décrochant du porte manteau son immense manteau recouvert de sangles. L'enfant se stoppa net, se retournant vers son sois disant interlocuteur qui venait tout juste de quitter le domicile. De plus en plus surpris, le garçon alla rejoindre Susan, la fillette fantôme, en cuisine.

-Tu as une idée de ce que pourrait aller faire Canine dehors à une heure pareille ?

-Je me fiche de ce qu'il peu bien faire, ce malpolie a refusé de toucher à ma cuisine !

-...c'est un vampire...

-Et alors !? Il peu bien se forcer ! Rah, quel gougea celui là j'vous jure...

Arpentant les rues unes à unes, rien ne semblait être en mesure de distraire notre chasseur, trop peu attentif à son environnement. Le corps recouvert d'un épais manteau noir à sangles, le visage recouvert par une épaisse capuche de même couleur, le vampire en aurait effrayé plus d'un sur son passage. Seul son regard de sang devint visible, deux yeux rouges semblables à des rubis rayonnants dans l'obscurité incessante d'une nuit d'un calme étouffant. Rien qu'un instant, Théodore finit par remettre les pieds sur terre, étanchant sa soif de distraction permanente en contemplant la beauté inqualifiable des étoiles. Comme happé par celle-ci, il ne prêta guère attention aux ombres qui s'approchèrent dangereusement de sa personne, sans pour autant représenter une quelconque menace. Il ne s'agissait là que de deux pauvres ivrognes rongés par leur propre dépendance, bien qu'ils aient étanchée celle-ci pour un bon moment... Canine eut beau ne pas leur prêter attention, l'odeur infâme qui s'en dégageait ne tarda pas à écoeurer la créature qui n'adressa pas le moindre regard à ces deux énergumènes plus ivre l'un que l'autre. Néanmoins, quelque chose attira de nouveau l'oeil du non humain qui s'en retrouva quelque peu intrigué. Non loin de là, se dégageaient des lumières, des chants et autres railleries à en rendre hystérique plus d'un. En effet, il s'agissait bel et bien de la Taverne.
Or...Comment pouvaient ils encore s'amuser et s'exclamer de la sorte dans un moment pareil ? Plus les jours passaient, plus les Maudits gagnaient du terrain, répandant toujours plus de terreur sur leur passage. Et pourtant ils étaient là, fiers de chanter les louanges de l'alcool et de la nouvelle année qui s'annonçait. Alors c'était donc ça la raison de leur présence ici...ils célébraient le nouvel an...Jetant un oeil à sa montre, Fiddle constata qu'il avait un peu d'avance, et que la véritable fête ne démarrerait que dans 12 minutes. Tenté de faire demi tour, le vampire esquissa tout de même un regard à toutes ces personnes agglutinées dehors...ils empestaient tous. Ils empestaient tous l'odeur subtil et arrogante...de la joie de vivre.

Sans même prendre le temps de comprendre ce qui l'avait poussé à agir de la sorte, le chasseur ne tarda pas à se retrouver en plein centre de l'établissement. Se faufilant entre poivrots et fêtards, l'odeur noséabonde alla jusqu'à lui heurter sauvagement les yeux. Il s'assit au comptoir tout en croisant les bras, que pouvait il bien faire dans un endroit pareil ? Qu'est ce qui avait bien pu le pousser à se comporter de la sorte ? Une simple chose ô combien futile que les humains ont pour habitude de nommer nostalgie. L'envie de pouvoir être comme eux, insouciant et heureux...l'envie de vivre. Enfin, toutes ces idioties n'étaient que trop inutiles et si peu nécessaires...Pourquoi se préoccuper de l'encombrant après tout ? Toujours est il que notre vampire était bel et bien là, tout au fond de la salle, éternellement seul. N'étai-ce pas ce qu'il recherchait au fond, à afficher sa solitude quand bien même se trouvait il entouré ? Sans même s'y attendre, le barman se joint à lui d'un rire gras et d'un franc sourire. Déposant une bière étouffée de mousse, l'homme s'exclama fièrement.

-C'est la maison qui offre !

Plongeant son regard dans le liquide imperceptible, Canine ne décrocha pas un mot pour autant. Le barman reprit dans ses occupations, la solitude s'empara de nouveau de notre vampire. Il ne toucha pas à son verre, ce qui s'avérait être légitime étant donné sa non-appartenance à la race humaine. Il avait perdu le goût depuis déjà des siècles...pourquoi cela reviendrait il aujourd'hui tout particulièrement ? Que ce soit de l'alcool ou encore la joie envahissante qui l'encerclait, rien ne semblait lui faire envie. Renfermant ses paupières l'une contre l'autre, Théodore se plongea une nouvelle fois dans son indifférence permanente quant au monde extérieur...

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Dawson était tranquillement en train de siroter son café. Il avait un sourire aux lèvres qu’on ne pouvait lui reprocher… Lui qui était issue de la première aristocratie londonienne, il avait une façon de faire les choses avec une classe incomparable. La vielle dame qui lui avait servit le thé à l’auberge le regardait avec insistance. Elle n’avait probablement jamais vu de client aussi bien élevé. Le jeune Dawson sentait ses cheveux flotter au vent, tandis que sa peau sentait un courant d’air frais et léger. Sirotant son thé tranquillement, Dawson observait au dehors. Que de monotonie, depuis qu’il avait quitté son chez-lui. Quoique même dans la grande demeure de multimilliardaire des Richards, Dawson parvenait aussi à s’ennuyer. Après tout, il pouvait à peine sortir, et un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal. Il but son thé avec vitesse. Il avait envie de se dégourdir les jambes, il fallait qu’il marche, qu’il court, qu’ils volent d’édifice en édifice… Il fallait qu’il se sente libre. Après tout, la liberté n’était pas un prix si cher à payer, et une fois qu’on la tenait entre les mains, on pouvait décider d’en faire ce qu’on voulait…

« C’est donc ça, la liberté ? »

Oui, c’était les bienfaisances que procurait la liberté de ne plus avoir des millions de domestiques que Dawson ne comptait même plus. Il se leva, d’un air plutôt déterminé, il avait laissé sur la table qu’il venait de quitter les quelques pounds que coutaient le thé qu’il avait prit. Il se sentait bien, mais fatigué, car c’était vrai, il s’était levé il n’y avait pas très longtemps. Et pour cause, Dawson s’étira, avant de sortir de la petite auberge tranquille du coin. Dehors, l’air était beaucoup plus mort. Les gens passaient sans se soucier de quoi que ce soit, comme si ils étaient seuls au monde, comme si il n’y avait qu’eux, dans cette ville déjà bien sombre… Dawson n’aurait pas du se sentir très à l’aise, et pourtant, il se contenta juste de faire comme eux, il se contenta de leur paraître aussi mort que possible, en attendant que quelqu’un de normal ne daigne lui adresser la parole… Quelqu’un, n’importe qui… Dawson monta sur un immeuble… Non, il n’avait pas volé, détromper vous, le jeune brun était loin d’être un Dieu. En fait, il y avait un escalier pour se rendre sur le toit de celui. Sur le toit, la vue était belle, mais il on s’approchait trop du bord, on risquait très probablement d’avoir le vertige. Dawson fit monter son adrénaline d’un coup de souffle violent. Il ferma les yeux, étendit ses bras, rouvrit les yeux et se lança dans le vide…

« Whooooooooooooooooooohhhhhhhhhhh !!! »

Il fut rattrapé par le toit d’un autre immeuble. Un fois sur le toit du deuxième immeuble, Dawson courut assez vite pour en rejoindre un troisième, un quatrième, puis un cinquième. Le soleil n’était pas encore très haut dans le ciel, mais Dawson le ressentait bien. Qu’est ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa journée ? Ah, il avait une idée. Il descendit du cinquième immeuble, car de celui-ci était visible une bibliothèque… Bon endroit pour passer le temps, il fallait dire. Une fois dans la bibliothèque Dawson ne fit pas comme d’habitude : il n’alla pas parler avec la documentaliste. Il se dirigea directement vers le rayon des lectures fantastiques, puis historiques, pour enfin de se retrouver dans les lectures philosophiques. Mais il ne voulait pas s’adonner à des livres qui lui donneraient mal à la tête, surtout que la moitié de ces livres, le jeune brun l’avait probablement déjà lue. Non, il avait envie de s’aérer la tête. Il alla prendre un livre romanesque appelle : « Maudit Moi. »

« Whaou… »

Le titre avait l’air vraiment excellent, ce fut pour la même raison que Dawson en fut hypnotisé. Il ouvrit déjà la première page : « Continuez de lire ces lignes si vous voulez connaître l’histoire torturée d’un humain étant devenu maudit… Sinon, refermez immédiatement ce livre. » Aux yeux de Dawson, pour inciter, il n’y avait vraiment rien de mieux. Avec un sourire qu’il ne se savait pas, le jeune homme continua de lire. Il aimait beaucoup la trame de l’histoire… Le héro de l’histoire se nommait « Phèdre ». S’imaginant complètement dans sa peau, Dawson continua de lire le livre, tandis que la journée se passait tranquillement… Treize heures, quatorze heure, puis quinze, seize, dix-sept… Les heures passaient tandis que Dawson se délectait de son livre. Il respirait à grand coup, tant ce livre était à couper le souffle. Dans les environs de dix-huit heures, Dawson arrêta la lecture… Il avait tout de même passé un après midi à lire… Le livre avait beaucoup de pages, n’était pas très gros, mais assez large. Dawson l’emprunta, il tenait à le finir. Il alla ensuite se désaltérer dans la taverne, prenant une boisson pas très alcoolisée.

« Merci bien, monsieur. »

Dawson alla s’asseoir à une table, bien sûr, il choisit la table où il y avait le moins de monde, c’était-à-dire « une seule personne » et il tomba sur un jeune homme plongé dans une sorte de sommeil indescriptible… En espérant que celui ne réponde, Dawson appela.

« Heum, excusez-moi »

…

Pas de réponse… Il reprit :

« Je… Je me suis assis ici pour éviter le monde qu’il y avait là-derrière… »

Il désigna le monde qu’il y avait là derrière, mais… L’homme en face de lui ne semblait pas vouloir répondre pour autant…

« Ehhhhh Ohhhhh ? Vous dormez ? »

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Le regard vide de notre vampire se portait toujours à la boisson immonde que lui avait offert le barman. Le palet des humains semblait si peu raffiné lorsque l'on observait d'un peu plus près ce qu'ils inhalaient depuis plusieurs heures déjà. Au milieu des cris et des rires persistants à se ruer dans la pièce, un homme vint s'asseoir à la table de Canine. Tss, voilà maintenant qu'on lui adressait la parole...Plusieurs tentatives durant, l'étranger tenta d'extirper la parole à son voisin de table, qui ne daigna même pas échanger un regard. Il continua de persister, ce qui commença à sérieusement agacer la créature, qui ne répondit pas pour autant. Ceci dit, l'envie de dégainer ses revolver ne s'absentait guère. Comme si cela ne suffisait pas, un ivrogne en manque d'amitié vint à son tour s'asseoir à la table, et brailla après Théodore et l'inconnu un verre à la main. S'en était trop. Tenter de ne pas semer plus de zizanie qu'il n'y en avait déjà était un fait, bien qu'injustifié. Tenter de tolérer les humains en était une autre. Saisissant le crâne du pochard de sa main droite, le vampire fendit la table en deux d'un coup sec. Le visage maculé de sang et la douleur se propageant dans tous son organisme, le malheureux se mit à hurler de douleur comme un véritable forcené. Alertant chacun des poivrots de la Taverne, ils se mirent aussitôt à injurier l'auteur de ces méfaits et à le menacer de toute sorte. Soit, ils avaient donc décidés de mettre un terme à leur existence. Balayant ce qui restait de la table d'un coup de pied ravageur, Fiddle dégaina ses deux nouvelles armes avant de les pointer en direction de ses nouveaux camarades de jeu. Il vida un premier chargeur. Les corps s'amassèrent. Chose faite, il s'élança dans la foule en colère en dégainant son katana (une fois ses armes à feu remises à leur place habituelle) et commença à taillader la foule. Qui plus est, ils semblaient tous trop saoul pour discerner le vrai du faux, et se persuadèrent mutuellement que le nouvel arrivant n'était autre que le coéquipier de Canine, ils l'attaquèrent donc sans se soucier de son innocence.

<< - Pathétique... >>

Un homme trapu muni d'un barbe de belle taille saisit Théodore par surprise et l'envoya se cogner violemment la tête contre le comptoir. Eh bien, si un vulgaire ivrogne parvenait à blesser Canine , la situation s'avérait être des plus absurde. Il ne fallut pas moins de 5 secondes au vampire pour se relever lentement, le temps d'intercepter ce qui venait de lui arriver. Il esquissa un léger sourire meurtrier avant de se retourner et trancher en deux l'homme d'un seul et même coup. La Taverne se transforma rapidement en un carnage abominable. Le sang jonchait les murs, les organes gisaient sur le sol, et les corps se répandaient peu à peu dans la pièce. Théodore alla jusqu'à dévorer vivant ses assaillants afin de nourrir sa carence en hémoglobine, avalant œils, joues, jugulaires et organes en tout genre pourvu qu'ils soient accompagnés de ce nectar voluptueux dont il était si frillant. Les rares survivants s'enfuirent un à un, prit d'une peur démentiel et incontrôlable pour le moins justifié. La boucherie était donc terminée, pour le moment du moins. Constatant que l'étranger de tout à l'heure était toujours présent, Fiddle lui jeta un bref regard avant de déclarer :

<< -Que fais tu encore ici ? >>

Spoiler:

» Proche de la folie... [PV: Requiem|Libre]
» La mort nous attend tous {Libre}